Les commerçants boudent les soldes de ramadhan
Autorisées du 7 avril au 13 mai, les «ventes en soldes» n’ont pas eu l’effet escompté. Les prix sont restés très élevés et le nombre de commerçants ayant adhéré à cette démarche est infime.
Annoncée en grande pompe par le département du Commerce, l’opération de vente promotionnelle, laquelle concerne les biens et les produits convoités par le citoyen dans de telles occasions (les denrées alimentaires, les légumes et les fruits, la viande, les fruits secs, les vêtements et les chaussures, les appareils électroménagers…) pour soutenir la disponibilité des produits à des prix concurrentiels et abordables durant le mois de ramadhan n’a pas eu l’effet escompté. Une semaine après le début du mois de ramadhan, les prix des fruits et légumes notamment sont inaccessibles pour la majorité des ménages algériens.
L’adhésion des commerçants à cette démarche du ministère du Commerce n’est pas grande. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, qui signale tout de même la participation de certains commerçants à cette vente promotionnelle dans certaines wilayas du pays, citant Alger, Tizi Ouzou, Annaba et Laghouat.
«Il y a certes une adhésion des commerçants mais leur nombre n’est pas important et la majorité n’a pas adhéré à cette initiative», a-t-il indiqué dans sa déclaration au Jeune Indépendant, affirmant que ceux qui ont opté pour cette vente promotionnelle se sont regroupés dans les espaces dédiés à cet effet. Selon M. Boulenouar, les commerçants qui ont rejeté cette idée motivent leur choix par le fait qu’ils sont restés plusieurs mois sans activité et ont enregistré des pertes importantes en raison de la crise sanitaire de la Covid-19 et donc qu’il n’est plus question de travailler à perte.
Le président de l’ANCAA, qui affirme que d’autres commerçants adhèrent de plus en plus à cette vente promotionnelle, a fustigé également les producteurs et les grossistes qui ne s’impliquent pas dans cette démarche. «Le commerçant détaillant ne peut pas, à lui seul, réussir l’opération de vente en solde. Il peut réduire le prix de 20% maximum. Les producteurs et grossistes devront faire de même pour que la baisse des prix soit conséquente», a-t-il précisé, soulignant la difficulté de faire appliquer la vente en solde ou promotionnelle sur les fruits et légumes. Des produits dont les prix ont connu une hausse importante à la veille du mois de ramadhan et durant la première semaine du mois sacré.
Les prix des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, ont en effet enregistré une augmentation de 60 à 80%, selon les précisions du président de l’ANCAA. Il justifie cette hausse par la forte demande mais aussi par le mauvais temps. Une baisse des prix est à espérer, selon les prévisions du président de l’Association des commerçants. «Une baisse de 10 DA est constatée sur les prix de certains fruits et légumes depuis ce Mardi et ça va encore baisser les jours à venir», a souligné M. Boulenouar, qui donne des précisions sur les quantités commercialisées durant la première semaine du mois de ramadhan. «300 000 tonnes de fruits et légumes et plus de 25 000 tonnes de viandes (blanche et rouge) ont été commercialisées», a précisé le président de l’ANCAA.