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Energies

Pétrole, sombres perspectives

Pétrole, sombres perspectives

Des doutes planent encore sur l’avenir des cours du brut. Des doutes qui menacent même les bonnes perspectives du prochain sommet informel d’Alger, qui doit se tenir probablement le 27 septembre, soit au deuxième jour du Forum international sur l’énergie.

Alors que l’Algérie espérait profiter de ce rendez-vous pour réactiver sa diplomatie et tenter de rapprocher certaines thèses « commerciales » et « géoéconomiques » autour de l’objectif d’un prix moyen ou d’une fourchette acceptable, voilà que des nuages inattendus viennent d’assombrir ce ciel.

En effet, le marché vit des heures difficiles pour les producteurs, qui continuent de subir de nouvelles pertes conséquentes.

Pour les experts, il existe une offre excédentaire qui bloque encore toute possibilité de faire remonter les cours du baril, d’autant que la conjoncture mondiale n’est pas favorable à une embellie, ajoutée à la morosité ambiante de certaines économies occidentales et des géants asiatiques. Même l’OPEP prédit cette option, en lançant récemment des signaux alarmants.

Pourtant, depuis des mois, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui défend les thèses des pays consommateurs, expliquait que le marché allait connaître un rééquilibrage vers la fin de cette année. Mais voilà qu’elle change d’avis, en estimant que la consommation mondiale va baisser avec une demande moins importante que prévu en 2017. Une consommation au ralenti, avec des incertitudes sur la croissance en Chine et en Inde.

Pour l’AIE, en « raison des perspectives macro-économiques plus faibles », et avec un prix attractif sur le marché (autour de 45 dollars le baril), la hausse de la demande n’aura pas lieu, prévoyant une baisse de près d’un million de barils par jour.

En effet, l’exemple de la Chine est édifiant. Second importateur mondial, le géant enregistre son taux de croissance le plus faible depuis 1990 et dont les experts prévoient encore une nouvelle contraction en 2016 avec un taux de 6,6%.

Même l’Inde, l’autre pilier mondial qui possède la plus forte croissance au monde, subit un ralentissement de son économie. Or, si cette morosité continue à « prospérer » dans les rouages des grandes économies mondiales.avec pour conséquence une faiblesse de la demande, la production ne cesse pas d’augmenter. L’offre n’est pas seulement excédentaire, elle est surabondante. Et cela perturbe le marché et les cours.

Pour certains analystes, l’appréhension est réelle, puisque cette sombre perspective vient d’être inscrite jusqu’au premier trimestre de l’année prochaine. Le pompage dans les pays de l’OPEP a battu des records, atteignant presque le million de barils par jour et sur un an.

Les appels au gel ou à la réduction n’ont eu aucun effet, en dépit des déclarations de bonne volonté ou de gestes bienveillants, comme les ententes russo-saoudiennes. L’OPEP reconnaît que la production mondiale va augmenter les prochains mois, boostée par l’exploitation d’un immense gisement au Kazakhstan dont le démarrage est prévu en 2017.

Autrement dit, c’est le pessimisme généralisé qui s’installe aussi bien chez le cartel que chez les pays non affiliés. Le fameux rééquilibrage, tant claironné, n’aura pas lieu de sitôt. C’est cette « douloureuse » conclusion qui plane aujourd’hui sur le sommet informel d’Alger.

Certains pensent que cette rencontre est devenue inutile et ne servira à rien, alors que d’autres espèrent que la mise en place d’un groupe de travail chargé d’examiner la situation et d’élaborer des mesures ou des recommandations est un bon début de stratégie pour faire face à la crise.

En attendant ce rendez-vous d’Alger, les observateurs pensent qu’il existe encore quatre hypothèses qui risquent de basculer lors de ce sommet informel : soit un accord sur le gel de la production qui va inclure l’Iran et l’Irak et des producteurs non membres à l’OPEP, soit un gel de la production avec certaines exceptions, comme le souhaitent certains pays qui revendiquent des parts de marché, soit une entente historique sur une baisse des quotas d’extraction.

Mais le scénario le plus redouté reste l’échec de ce sommet d’Alger, une perspective qui pourrait encore faire chuter les cours du baril à des niveaux plus bas.

Or, c’est ce scénario qui est le plus plausible et le plus proche de la réalité actuelle. Déjà, à quinze jours de ce sommet, la baisse continue ; la baril de brent de la mer du Nord valait 47,35 dollars à Londres, un marché qui fait la sourde oreille aux bonnes paroles et autres intentions.



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