Pétrole : Les grandes promesses saoudiennes
Il aura suffi d’une promesse pour que le baril prenne quelques couleurs. Les cours remontaient légèrement hier dans les échanges européens, après les déclarations de l’Arabie saoudite sur une limitation de ses propres exportations. Ces promesses saoudiennes viennent juste après la fin de la réunion de Saint Petersbourg, qui avait regroupé les membres de l’OPEP et ses partenaires dans l’accord de limitation de la production signé à Vienne.
Mieux encore, les principaux producteurs de pétrole ont affiché leur volonté d’accentuer la réduction de leur offre en l’appliquant plus strictement. Ainsi, le Nigeria, qui fut exempté de l’accord, est sommé de respecter un quota bien précis, si le niveau de sa production atteint le seuil de 1,8 million de barils/jour.
S’agissant de la réunion d’hier en Russie, rien de spécial n’a été modifié. L’OPEP savait qu’elle ne pouvait faire plus, étant donné que le marché est devenu plus sceptique et plus compliqué que prévu. Désormais, l’OPEP ne s’attaquera plus seulement aux niveaux de production des pays, mais également aux niveaux des exportations. Selon des experts, c’est un segment en aval qui perturbe la sérénité du marché.
Des exportations non contrôlées inondent les circuits de distribution et bousculent les marchés informels. Cette situation déséquilibre le marché et fausse les calculs et les prévisions des producteurs. On sait que l’OPEP maîtrise avec rigueur l’accord de réduction et respecte ses clauses à hauteur de 98%, mais cela ne suffit pas. Face à la nouvelle donne américaine, avec l’explosion du schiste, tout semble fragile.
A la fin de cette réunion, les analystes se posaient la question de savoir jusqu’où pouvait aller l’Arabie saoudite dans sa bataille des prix.
Certains estiment que si elle a fait des promesses de baisser ses exportations, c’est que cela aura un impact réel. Ainsi, ses exportations ont atteint 7,2 millions de barils/j, alors qu’elle peut les réduire d’au moins 600.000 barils/j, ce qui serait déjà un gros effort et impacterait directement la demande et le marché.
Dans le communiqué qui a sanctionné la réunion de Saint Pétersbourg, le cartel et les pays non affiliés ont constaté « des progrès progressifs importants en vue d’un rééquilibrage » du marché du pétrole, qui a été marqué ces dernières années par une offre surabondante.
Ils ont cependant reconnu qu’il existait « de la marge de progrès de la part de certains producteurs et exigé que tous les pays producteurs participant se mettent rapidement en pleine conformités » avec les engagements de baisse de production.
Actuellement, l’accord a permis de réduire l’offre au total de plus de 350 millions de barils de pétrole, ont souligné les ministres russe et saoudien de l’Energie lors d’une conférence de presse. Ces déclarations ont poussé les prix du pétrole à la hausse, le baril prenant environ 1% à Londres à plus de 48,50 dollars dans l’après-midi d’hier.