Pétrole : Le doute plane encore sur le marché
Les prix du pétrole continuent de subir la crise de confiance dans le secteur bancaire. Ils sont toujours dans une courbe descendante. Après avoir atteint leur plus bas niveau depuis 15 mois, les prix ont fini la semaine en baisse. La crise de confiance dans le secteur bancaire éloigne les investisseurs des actifs à risque comme les matières premières.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 1,21% à 74,99 dollars après avoir lâché jusqu’à plus de 3%. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a cédé 1,00% à 69,26 dollars après être tombé à 67,47 dollars. C’est dire que le doute plane toujours sur le marché pétrolier qui subit les effets de la crise bancaire.
Les craintes quant à la solidité du secteur bancaire ont repris de plus belle vendredi. Les Bourses européennes s’inscrivant en fort repli après une nette augmentation du prix de l’assurance contre le risque de défaut de plusieurs banques européennes.
« Les inquiétudes bancaires sont de retour et le pétrole est durement touché par un mouvement de fuite vis-à-vis du risque de la part des fonds de couverture et des banques qui réduisent leurs expositions sur le pétrole », a expliqué Phil Flynn de Price Futures Group, lequel a affirmé qu’ « on n’assiste pas tant à un repli de la demande de brut qu’à un repli des investissements ».
Selon les experts, les craintes de contagion dans le secteur bancaire et les risques de récession continuent à freiner la demande d’actifs plus risqués, alors que le marché était censé être rassuré par le rachat en urgence de Credit Suisse par sa concurrente UBS qui devait sonner la fin de la crise de confiance dans le secteur.
D’autres facteurs pèsent aussi dur les prix du brut, à l’instar des réserves stratégiques américaines. La secrétaire américaine à l’énergie, Jennifer Granholm « a laissé entendre que le remplissage des réserves stratégiques (SPR) de pétrole des États-Unis pourrait prendre des années », a indiqué Stephen Brennock, de PVM Energy.
L’absence d’achat de brut pour reconstituer les SPR, qui affichent actuellement leur plus bas niveau depuis décembre 1983, représente ainsi « un coup dur pour les perspectives de la demande de pétrole», selon l’expert, bien que la baisse des cours des deux derniers jours est « à 90% basée sur la peur de la crise bancaire ».