Pétrole et gaz : Les appréhensions pèsent sur le marché

A l’approche de l’hiver, qui s’annonce rigoureux, en Europe, les craintes se font sentir. Les gouvernements tentent de trouver des parades, non seulement pour satisfaire les offres mais aussi pour juguler les prix. C’est surtout en Allemagne que le débat sur une double incertitude, l’approvisionnement en gaz et en pétrole, est intense et que les experts essayent d’anticiper la résurgence d’une crise économique majeure, avec le retour de la récession.
En Europe, l’inflation est repartie à la hausse en août en Allemagne, à 7,9% sur un an, après deux mois de ralentissement, toujours poussée par la flambée des prix de l’énergie.
« Les données sur l’inflation soutiennent un resserrement agressif » des taux de la Banque centrale européenne (BCE) qui « pourrait envoyer l’Europe dans une grave récession », selon des analystes. Berlin cherche à maximiser ses stocks en gaz et, parallèlement, mettre en place une politique de consommation en énergie durant six mois au minimum, et ce à partir de cet automne.
Le gouvernement allemand tente aussi de voir du côté de l’Afrique du Nord avec, principalement, l’ouverture des négociations énergétiques avec l’Algérie et l’éventualité de rentabiliser les deux oléoducs qui offrent du gaz à l’Italie, à l’Espagne et au Portugal. L’Union européenne a déjà recommandé cette option, soutenant ainsi tout financement ou investissement dans ce secteur névralgique pour l’Europe et ses économies.
Par ailleurs, les cours du pétrole sont, depuis peu, dans l’instabilité. Des prix qui dévissent avant de reprendre une hausse sur de simples rumeurs ou fake news. Cependant, les préoccupations concernant la récession et les nouveaux confinements en Chine font craindre pour la demande en or noir.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a perdu, mardi dernier, 5,50% à 99,31 dollars, glissant sous le seuil des 100 dollars le baril. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre a, quant à lui, chuté de 5,53% à 91,64 dollars.
Le marché est en lutte avec les craintes de récession, les nouveaux confinements en Chine et les inquiétudes pour l’offre avec, notamment, les violences en Libye et l’instabilité en Irak. En effet, des combats entre factions rivales en Libye font craindre d’éventuelles manifestations près des ports qui pourraient bloquer les exportations, estiment certains analystes.
Mais les cours étaient surtout influencés à la baisse par les perspectives de croissance mondiale qui continuent de se détériorer. La réunion des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming) aux Etats-Unis, vendredi dernier, a « confirmé les craintes de ceux qui s’inquiètent des perspectives économiques sombres induites par l’inflation ».
Dans un discours ferme, le patron de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti que la Fed userait « vigoureusement de ses outils » en relevant les taux d’intérêt. Des déclarations qui surviennent juste après que l’OPEP+ eut envisagé de baisser sa production pour maintenir un certain équilibre sur les marchés et garder ainsi, dans une juste mesure, les prix actuels. L’Algérie a souscrit à cette option, proposée par l’Arabie saoudite et soutenue par la majorité des pays producteurs.
En parallèle, près de quatre millions d’habitants de la province située autour de Pékin étaient confinés mardi dernier, les autorités voulant éviter tout emballement de l’épidémie de Covid-19.
La Chine continue d’appliquer une politique sanitaire stricte, à l’inverse de la quasi-totalité des autres pays, pesant ainsi sur la demande en or noir du pays, gros consommateur.
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