Période post-ramadhan : L’importance de maintenir une discipline alimentaire

La reprise des habitudes alimentaires après le ramadhan est une étape très importante du fait qu’elle détermine l’efficacité du jeûne et son effet « détox » sur le corps. Le Dr Mohamed Laifa, spécialiste en endocrinologie et diabétologie met en avant l’importance de suivre une « alimentation équilibrée » après le mois sacré afin de bénéficier réellement des bienfaits du jeûne.

Contacté par le Jeune Indépendant, le Dr Laifa a précisé que suivre une alimentation équilibrée et éviter toute forme d’excès après la rupture du jeûne permettraient à l’individu de bénéficier réellement des nombreux avantages du jeûne. Pour lui, le ramadhan est une période extraordinaire qui revêt une importance particulière tant sur le plan physique que spirituel. En effet, le jeûne pendant le mois sacré offre une occasion unique de renforcer sa foi, tout en bénéficiant d’effets positifs sur la santé.

« Toutes ces réalisations restent tributaires des conduites adoptées après la fin du ramadhan, encore plus dans les semaines qui suivent », a souligné le Dr Laifa, qui a insisté sur l’importance de suivre un régime alimentaire équilibré en veillant à éviter les produits gras et les sucreries, recommandant de consommer modérément les repas, surtout ceux riches en fibres, pour éviter d’éventuelles complications sur la santé, notamment l’appareil digestif.

Pour profiter pleinement de la période de jeûne effectuée pendant tout le mois de ramadhan, le spécialiste a affirmé qu’il est impératif de garder un certain nombre de réflexes et de nouvelles habitudes pratiquées pendant ce mois sacré.   

Il s’agit, en premier lieu, d’acquérir la patience car, selon lui, le jeûne peut être assimilé à un défi au quotidien, « mais il offre également l’opportunité de cultiver la patience et la maîtrise de soi devant tous types de tentation culinaire ou autres, d’où l’intérêt de maintenir cette maîtrise le plus longtemps possible afin de tirer les meilleurs profits pour les jours à venir », a-t-il indiqué.

Le Dr Laifa a appelé à maintenir une alimentation saine après le ramadhan et opter quotidiennement pour des repas équilibrés (protéines 30 % ; glucides 50 % ; lipides 20 %), le tout accompagné, bien évidemment, d’un bon état d’hydratation, sans attendre la soif car cette dernière peut faire défaut, surtout quand l’alimentation est faite de soupes et de repas liquéfiés, notamment pour les personnes âgées.

Il est également important, selon lui, de ne pas revenir brusquement à ses habitudes alimentaires précédant le mois du jeûne, recommandant une « transition en douceur ». 

Il est conseillé, selon lui, de rester graduel, c’est-à-dire réintroduire progressivement les repas, surtout à forte teneur de glucides et de sucres rapides, privilégiant plutôt les sucres lents comme les féculents, les pains complets principalement à base de fibres et non les pains pur semoule ou pur farine. 

Le Dr Laifa a insisté sur l’importance d’équilibrer l’alimentation et d’éviter les excès alimentaires de tous genres, privilégiant une alimentation saine, surtout au cours des deux ou trois semaines qui suivent le ramadhan.

Le spécialiste a invité les Algériens à réfléchir sur les bénéfices et les acquis obtenus pendant le ramadhan, et cet état d’aisance et de joie ressentis après un repas, suite à une longue journée de jeûne, qui nous renseigne sur l’intérêt de manger uniquement quand on a faim et pas dès qu’il y a de la nourriture. « Il faut prendre le temps de réfléchir sur les leçons apprises pendant le ramadhan car il y a énormément de choses à retenir et à appliquer, et ce même en dehors du mois sacré », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, concernant les porteurs de maladies chroniques (diabète, HTA, etc.) autorisés à jeûner, le Dr Laifa a rappelé qu’il y a un certain nombre de recommandations à appliquer après le retour à une vie normale. Il a recommandé de revenir systématiquement au même schéma thérapeutique qu’avant le mois sacré car celui du ramadhan est temporaire.

Il est conseillé de ne pas changer les horaires de prise de médicaments ni les doses. Il faut, selon lui, les prendre exactement de la même façon qu’avant le ramadhan car, a-t-il expliqué, au cours du ramadhan, les médecins changent les horaires et parfois même les prises et les doses de médicaments de leurs patients pour ajuster le traitement au jeûne. Mais au moindre doute, il faut contacter son médecin traitant.