Pénurie de médicaments : Ali Aoun dément
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a démenti toute allégation sur quelconque pénurie de médicaments en Algérie, expliquant qu’il s’agissait uniquement de « tension » que connaissent certains médicaments comme « quelques antibiotiques ».
Le ministre a également expliqué, en marge de sa visite à Bouira, la rupture de certains autres médicaments. « La pénurie est mondiale. Elle est née de la hausse des prix des matières premières importées et a influé sur le marché national », a-t-il dit, estimant que « cette crise risque de s’amplifier en 2023 ».
Ali Aoun a, à cette occasion, appelé à réduire, le plus possible, l’usage récurrent de certains antibiotiques chez l’enfant car « ils menacent leur santé ». Il a, par ailleurs, appelé les investisseurs du secteur à augmenter leur production pour répondre aux besoins du marché national en matière de médicaments et d’équipements médicaux. M. Aoun a réaffirmé son engagement à œuvrer pour la levée de toutes les contraintes freinant le processus de développement du secteur de l’industrie pharmaceutique en Algérie.
Le ministre a rappelé les facilités accordées dans le dossier d’inscription pour les importateurs et les producteurs de médicaments. « Je vous encourage pour ce que vous faites, et nos portes sont ouvertes pour prendre en charge vos préoccupations », a assuré le ministre.
Le président du Syndicat national des pharmaciens d’officine, Messaoud Belambri, avait évoqué, la semaine dernière, ce problème de rupture de stocks. Il a fait état d’une pénurie d’une cinquantaine de médicaments, exprimant son regret de voir le marché algérien de médicaments toujours non réglementé, et ce malgré les efforts juridiques, les inspections, les contrôles et les notifications effectués.
Plusieurs facteurs internes et externes, a-t-il fait savoir, sont à l’origine de cette pénurie de médicaments à laquelle l’Algérie est confrontée. « Le marché international enregistre une pénurie de médicaments tels que le paracétamol et l’amoxicilline, à cause du manque de matières premières, de leurs prix élevés et du fait que les pays producteurs de matières premières donnent la priorité à leur marché intérieur », a-t-il expliqué.
Concernant le marché local, M. Belambri a imputé cette rareté des médicaments, au niveau local, à certains textes juridiques qui sont incompatibles avec le marché mais aussi au comportement de certains distributeurs, lesquels se sont transformés en grands grossistes et fournisseurs d’autres distributeurs, ce qui a causé une perturbation importante dans la distribution des médicaments.
Face à cette situation qui s’aggrave de plus en plus, le président du SNAPO interpelle les autorités concernées afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier à ce problème récurrent, et ce en revoyant les prix de certains médicaments pour assurer leur disponibilité et la poursuite de leur fabrication sur le marché.
Pour conclure, le président du SNAPO s’est interrogé sur le fait que certains médicaments, pourtant retirés du marché, sont toujours prescrits par les médecins. Selon lui, cela est dû à un manque de coordination et de communication.