Pénurie de lait à Tizi : Ouzou Les députés enquêtent
Une commission parlementaire, conduite par Ali Djedou, était arrivée, ce lundi, à Tizi-Ouzou pour mener une enquête de deux jours sur les raisons de la pénurie de lait en sachet. « Nous sommes ici pour s’enquérir, auprès de tous les acteurs intervenants dans cette filière, des causes de la pénurie ainsi que la perturbation enregistrée ces derniers jours dans la distribution de ce produit de première nécessité », dira Ali Djedou dès son arrivée à Tizi-Ouzou. « Le constat de cette inspection ainsi que des propositions de solutions seront consignés dans un rapport qui sera remis au président de l’APN qui, à son tour, le soumettra aux pouvoirs publics afin d’apporter les solutions adéquates aux contraintes enregistrées », a-t-il ajouté.
La délégation qui a entamé son travail par les directions locales des services agricoles (DSA) et du commerce, où des exposés lui ont été présentés sur l’état de la filière lait dans son ensemble, effectuera également des visites au niveau de certaines laiteries et s’entretiendra avec des éleveurs et distributeurs.
En effet, la première laiterie visitée est Tassili de Draâ Ben Khedda. A l’issue de la réunion entre le directeur général de cette entreprise et la délégation parlementaire ainsi que les cadres de la wilaya, beaucoup de vérités ont été lâchées. Le premier facteur exogène est le rationnement de la poudre de lait par l’Office national inter laiteries (ONIL) de Boufarik. Le facteur exogène, qui est la véritable raison de la pénurie, est le détournement du lait en sachet, destiné pourtant à la consommation populaire, par des fabricants de pâtisserie et autres produits préparés à base de lait. De son côté, le directeur général de l’entreprise Tassili, a plaidé auprès des parlementaires à ce qu’une lutte implacable soit menée contre les spéculateurs.
Par ailleurs, le Jeune Indépendant a appris auprès d’un cadre de Tassili que celle-ci est d’une capacité de production de 520.000 litres de lait par jour, mais la production actuelle n’est que de 274.000 litres par jour. « A cause d’une certaine quantité de poudre de lait dont l’ONIL nous a privée, nous avons un manque à gagner en termes de production de 83.000 litres par jour », a-t-il dit en aparté.
Pour sa part, la directrice du commerce de la wilaya, Mme Hayet Benmakhlouf, a affirmé que les besoins laitiers de la wilaya sont de 740.000 litres par jour, alors que la production journalière n’est que de 255 litres par jour.
De son côté, le directeur des services agricole(DSA) de la wilaya, Djamel Sersoum, a souligné que « des 28 entreprises laitières qui ont signé « une convention avec nous, seules 08 d’entre elles assurent la production de lait dont 04 assurent la production en LPC (lait pasteurisé en sachet). L’autre raison du manque de lait est l’arrêt de production de l’entreprise « Pâturage depuis une dizaine de jours». L’arrêt fait suite à une décision administrative signée dans ce sens.
Quant à la question de savoir s’il est possible pour nos industriels agroalimentaire de produire cette fameuse poudre de lait, le directeur de Tassili, qui a fait sa thèse sur ce sujet dans une université de France et qui a une quarantaine d’années de travail et de recherche sur le terrain, a sa propre explication. Il a déclaré que si techniquement la production de cette matière est facile, il reste au demeurant qu’il est impossible de la produire en Algérie pour la simple raison que le lait nécessaire à sa production n’est pas disponible en quantité suffisante.
