Parole tenue de Hocine Necib : Annaba n’a plus soif
Enfin, l’eau est revenue dans les robinets à Annaba et le haut fourneau (HF2) du complexe sidérurgique d’El-Hadjar a été rallumé mercredi dernier et son redémarrage pour la production de l’acier liquide n’est qu’une affaire de quelques jours en attendant son réchauffement.
C’est un véritable pari tenu par M. Hocine Necib, ministre des Ressources en eau. Tous les quartiers de la Coquette sont approvisionnés quotidiennement par quota en eau et l e spectre de la soif semble s’éloigner des esprits de la population annabie.
Pour le moment, outre les quelques forages opérés ici et là, c’est le barrage de Mexa (El Tarf) qui fournit la plus grosse quantité d’eau desservie pour les habitants d’Annaba et d’El-Tarf.
Selon des sources des services hydrauliques de la wilaya d’Annaba, le retour du précieux liquide n’a été possible qu’après le colmatage et la réfection de plusieurs conduites d’eau défectueuses.
A ce titre, lors de son passage à Annaba, M. Hocine Necib, ministre des ressources en eau, a signalé que seuls 60% de l’eau provenant des barrages de Bounamoussa et de Mexa sont réceptionnés à Annaba et à El-Tarf, le restant de ces quantités d’eau est soit perdu lors de son acheminement par défaut de canalisations sérieuses, soit détournés par des personnes sans scrupules afin d’irriguer leur terre.
A cela, M. Hocine Necib avait dépêché une commission d’enquête, qui travaille encore, pour déterminer les tenants et aboutissants de la crise d’eau qui avait secoué les wilayas d’Annaba et d’El-Tarf.
En veritable expert, là où ses prédécesseurs ont échoué, M. Necib, lors de sa dernière visite de travail et d’inspection à Annaba a visité la station de traitement et d’épuration des eaux polluées (STEP) de Lallelick avant d’actionner son nouveau redémarrage.
Cette station présente un potentiel significatif de production d’énergie par cogénération, à l’instar de celles de Baraki (Alger) et d’Ain Kerma (Oran). C’est ce que rapporte une étude consacrée aux perspectives de valorisation agricole et énergétique des boues issues des STEP en Algérie.
Réalisée par des experts à la demande de l’office national d’assainissement (ONA), cette étude conclut que l’accroissement du nombre de STEP en Algérie qui s’accompagne de production de quantités non négligeables de boues et d’eaux d’épuration, permet au pays d’en tirer profit au double plan économique et environnemental.
Outre une réutilisation à des fins agricoles, permettant d’enrichir les sols sans recourir à des engrais chimiques, les boues, issues des STEP, peuvent être valorisées pour produire de l’énergie sous forme de biogaz.
C’est le cas également des eaux épurées qui peuvent, elles aussi, servir à l’irrigation des terres agricoles et alimenter les unités industrielles utilisant l’eau en grandes quantités dans leur processus de production, tels les complexes sidérurgiques d’El-Hadjar ou le complexe Fertial.
La valorisation et la maitrise de la gestion de ces sous produits sont susceptibles de créer une valeur ajoutée (énergie, amendement, fertilisant, cimenterie,…) de réduire les nuisances olfactives et de participer à la protection de l’environnement et au développement durable.
Il faut signaler qu’avant l’arrivée à Annaba de M. Necib, cette étude, rendue publique en 2014, n’avait pas suscité le moindre intérêt, en dépit du fait que « la valorisation des sous-produits de l’épuration particulièrement les boues s’est imposée à l’ONA non pas comme une option volontaire ou facultative, mais, comme une nécessité inscrite dans l’axe stratégique du ministère de tutelle « .