Parlement européen: La résolution de la honte
L’indignation est totale en Algérie y compris au sein des sphères critiques, par vocation, au canevas officiel. Aucun algérien ne fut surpris par la résolution de la honte émise par un parlement européen, soumis depuis des lustres aux injonctions de l’extrême droite et aux lubies du makhzen marocain. Le procédé pour critiquer et disserter sur la situation des droits de l’homme en Algérie est aussi flagrant qu’infamant.
C’est plus qu’une ingérence des plus odieuses dans les affaires d’un État souverain et indépendant, et dont cette même souveraineté est arrachée par un âpre combat pour les libertés et les droits et au prix d’une sanglante répression et d’une politique génocidaire du système colonial qui a aujourd’hui une droite qui était hostile à ce que le peuple retrouve sa liberté. Cette droite, alignée à une gauche raciste et versatile, demeurent nostalgiques au temps où la voix d’un colon valait celles de dix algériens.
Curieusement, c’est presque la même résolution que celle de l’année dernière, un certain 28 novembre 2019, qui refait surface. Un éhonté copier-coller qui reprend ses soi-disant inquiétudes sur les droits des citoyens, sur la liberté de la presse, la liberté du culte, sur le sort des minorités religieuses et d’autres chapitres enfouis dans leurs tiroirs. Usant de malsains procédés ou se mêle de l’amalgame sournois et des accusations gratuites, les eurodéputés font mine de craindre sur le destin des algériens. Une énième provocation et un affront qui dénotent le mépris de cette institution contre tout ce qui émane d’un pays jaloux de son indépendance.
Que veulent ces parlementaires, dont les accointances avec des régimes dictatoriaux et autocratiques sont connues et avérées ? Cherchent-ils encore un autre protectorat, après avoir domestiqué des contrées voisines plus malléables ?
Pourquoi sont-ils aux abonnés absents et sourds aux multiples violations et agressions perpétrées au Sahara occidental ? Face aux dénis des droits humains au Yémen meurtri par une guerre imposée par une coalition de monarchies, et dans les territoires palestiniens occupés par l’entité sioniste, ces eurodéputés se cloîtrent dans le mutisme le plus immoral, le plus odieux, et une complicité criarde qui renseigné sur le parti-pris dans lequel ils se sont confinés. Sans éprouver les moindres scrupules, ils ne disent rien, absolument rien sur la persistance depuis plus de cinquante ans des souffrances d’un peuple sahraoui, qui revendique justement son unique droit à l’autodétermination.
Pourtant, un droit historique conforme aux propres résolutions des Nations-Unies envers lequel ces députes n’affichent aucun enthousiasme ou détermination.
Voilà un peuple humilié, écrasé et soumis aux affres d’une puissance occupante, et dont la situation n’est jamais inscrite dans les tablettes de ces eurodéputés.
La dénonciation sélective qu’ils arborent au sein d’un hémicycle parlementaire qui a perdu toute sa raison d’être. Il est devenu une coquille vide qui raison au gré des tuteurs offrant méchouis et dollars. Il est une traduction du discrédit dans lequel ils se drapent ces parlementaires au nom de fallacieux arguties.
Des observateurs savent depuis de longues années comment certains membres de ce Parlement vendent leurs voix ou leurs signatures aux plus offrants, comment se trament les manigances les plus perfides contre des pays et des peuples libres, comment on jette les troubles et orchestre les complots.
L’histoire qui se répète avec ses résolutions honteuses montre bien la haine viscérale que porte cet organe contre tout ce qui est algérien, souverain, indépendant et juste.
Une affligeante position qui n’entame nullement la vigilance du peuple algérien et sa volonté à poursuivre les réformes, à renforcer sa démocratie et l’État de droit et à moderniser sa propre gouvernance. Peux-t-on croire que le parlement européen puisse, un jour, actionner des résolutions fortes contre les occupants israéliens et marocains ? On ne peut exiger une telle attitude de ceux qui n’ont ni le courage ni l’honneur.