Paix et réconciliation au Mali : Alger à la manœuvre
L’Algérie veut relancer l’accord d’Alger sur le Mali. Cet accord de paix et de réconciliation signés par plusieurs parties maliennes est malmené depuis quelques temps par certaines déclarations et des gestes qui mettent en péril tout l’échafaudage construit difficilement par la diplomatie algérienne.
C’est cette dernière qui a décidé de relancer le dialogue et la médiation, en tentant de trouver non seulement des solutions aux problèmes soulevés par les mouvements maliens, mais également de mettre en place des mesures d’accompagnement, alors que le Mali est en pleine période transitoire, soumis en même temps à d’énormes pressions régionales et internationales et faisant face à des défis sécuritaires et économiques.
Quelques jours après une visite à Bamako du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, durant laquelle il a rencontré tous les représentants des institutions maliennes, ainsi que des personnalités et des chefs de partis politiques, c’est au tour du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de recevoir ce lundi à Alger, deux ministres maliens.
Il s’agit du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Abdoulaye Diop, et le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale de la République du Mali, le colonel Ismaël Wague.
L’audience s’est déroulée au siège de la Présidence de la République, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, et du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, M. Abdelaziz Khellaf.
Pour rappel, Ramtane Lamamra a effectué, en qualité d’envoyé spécial du président de la République, une visite de travail au Mali où il a été reçu par le président de la Transition, Assimi Goïta à qui il a transmis un message du Président Tebboune.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a eu plusieurs entretiens bilatéraux et multilatéraux dans le cadre des relations algéro-maliennes et des efforts pour instaurer la paix et la réconciliation au Mali.
Dans ce cadre, M. Lamamra a été reçu par le président de la Transition, le colonel Asimi Goïta, “à qui il a transmis un message de son frère le Président Tebboune, dans le cadre des efforts continus en vue de renforcer les relations fraternelles et la coopération entre les deux pays frères, et d’accélérer la cadence de mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du Processus d’Alger, compte tenu de son extrême importance dans la préservation de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité de la République du Mali et de la région entière”, selon les termes du communiqué du MAE.
Lamamra a également eu des entretiens bilatéraux avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, ainsi qu’avec le ministre de la Réconciliation nationale, chargé de l’Accord de paix et de réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, ajoute la même source. Le chef de la diplomatie algérienne a également rencontré, au siège de l’ambassade d’Algérie à Bamako, des représentants des mouvements maliens signataires de l’Accord d’Alger.
Il faut signaler qu’au cours de son séjour à Bamako, Lamamra a présidé, au siège de l’ambassade d’Algérie, une réunion de coordination avec le Groupe de médiation internationale sur le Mali, composé de représentants des pays voisins, de membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que de représentants d’organisations régionales et internationales, notamment l’ONU, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
La réunion a été consacrée à l’examen des moyens d’accompagnement des parties maliennes pour surmonter les défis actuels et réaliser des résultats concrets dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du Processus d’Alger, notamment en pleine période transitoire que traverse ce pays frère.
Il convient de noter que l’Algérie a été l’instigatrice de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, communément appelé « L’accord d’Alger ». Cet accord, signé le 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako, a permis de mettre fin à la Guerre du Mali, grâce aux négociations menées à Alger et sous l’égide des autorités algériennes, opposant la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad.