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Op-Ed

Paiements assassins

Les Etats-Unis viennent de réaffirmer leur appréciation fort positive de l’expertise algérienne en matière de traitement du phénomène terrorisme. C’est le conseiller à la lutte anti-terroriste au Département d’Etat US, Mickael Keagan, qui s’est exprimé hier en Algérie à l’occasion de l’atelier international sur la mise en œuvre du Mémorandum d’Alger.

Ledit mémorandum ayant pour objet « les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre les rançons par des terroristes et d’élimination des avantages qui en découlent ». Pour le commun des mortels, ce genre de déclaration peut paraître diplomatique alors que les observateurs avertis savent que le dossier de l’antiterrorisme n’autorise aucune fausse évaluation en ces temps de menace accrue à travers le monde.

Il faut rappeler que l’Algérie n’a cessé d’interpeller la communauté internationale pour que les Nations unies prennent en charge la question et que les Etats qui consentent à payer des rançons soient sanctionnés. La diplomatie algérienne eut même à profiter de l’assemblée générale annuelle de l’ONU pour sensibiliser le monde entier aux conséquences de ces mouvements d’argent considérables, qui financent la violence et renforcent la subversion notamment en Afrique.

On doit donc se féliciter que la superpuissance américaine ait fini par défendre la thèse algérienne avec une conviction inébranlable. Malgré les réticences inavouées de nombre d’Etats, européens notamment, qui ont toujours cédé au chantage et qui ont payé à coup de gros millions d’euros les auteurs de kidnappings dans le Sahel, dans la corne de l’Afrique ou le Golfe d’Aden.

Reste maintenant à trouver et imposer des mécanismes qui pourront dissuader les payeurs de rançons assassines en étoffant le droit international. Pour ce faire, le mémorandum d’Alger aura besoin d’une traduction politique forte qui devra passer par une résolution du Conseil de sécurité. On ne peut pas croire que la France, qu’on a accusé d’avoir payé récemment une rançon pour la libération d’un de ses ressortissants enlevé dans la bande sahélo-saharienne, aura l’audace d’user de son droit de véto.

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