Paiement électronique : Les mesures incitatives du PLF 2025
Une panoplie de mesures pour promouvoir l’utilisation du paiement électronique a été introduite dans le cadre du PLF 2025. Des avantages fiscaux sont accordés à même de booster ce mode de paiement. Des mesures qui vont certes encourager le recours au paiement électronique mais devront être accompagnées par l’introduction d’autres solutions.
Selon Younes Grar, consultant et expert en technologies de l’information et de la communication (TIC), ces mesures « vont dans le bon sens » et devraient encourager les gens à opter pour le paiement électronique. « On a remarqué qu’il n’y avait pas d’engouement vers ce type de paiement à cause de la cherté des transactions par cette voie, en comparaison avec le paiement classique », a-t-il indiqué.
En attendant son adoption, le PLF 2025 encourage la mise à disposition des citoyens des équipements de paiement électronique. Il envisage également l’exonération de la TVA et des taxes douanières sur l’acquisition des TPE et des kits destinés à leur installation jusqu’au 31 décembre 2027. Une réduction d’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) est également proposée pour une année.
Ces mesures introduites dans le PLF vont contribuer à combler le manque en matière de TPE en Algérie, notamment à cause du prix qualifié d’élevé par les commerçants, ce qui freine sa généralisation.
En plus de réduire les taxes douanières, la TVA et les frais de banques, M. Grar a affirmé qu’il faut encourager les autres solutions innovantes dans le domaine du paiement numérique, en particulier le paiement mobile. « Dans ce type de paiement, on n’a pas besoin de TPE », a-t-il indiqué, soulignant aussi la nécessité d’encourager les gens à l’adopter.
L’expert en TIC a aussi salué la décision de réduire l’IBS pour les commerçants, et ce pour une période d’un an. « Cette mesure permettra de rassurer les commerçants, sachant qu’ils ont peur d’aller vers le paiement électronique de peur de payer plus d’impôts ».
Par ailleurs, il a mis en avant l’importance d’assurer un suivi de ce processus et des indicateurs qui peuvent montrer l’efficacité de ces mesures afin d’atteindre le résultat escompté, ou bien corriger quelques démarches et en rajouter d’autres.
« Le but est d’essayer de pousser le maximum de gens à aller vers le paiement électronique et d’absorber le maximum d’argent liquide qui circule dans le marché informel, qui est estimé à plus de 90 milliards de dollars. Donc, si, à travers ces mesures, on fixe un objectif d’absorber 10 %, ça veut dire qu’on aura 9 milliards de dollars au niveau du circuit officiel des banques, ce qui est très important », a-t-il expliqué.
Il a souligné que les acteurs du domaine de la numérisation avaient appelé les autorités à mettre en place des mesures similaires pour encourager les gens à aller vers le paiement électronique.