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Nationale

Ouyahia se rétracte

Ouyahia se rétracte

Le SG du RND avait épinglé en juillet dernier le « populisme » du gouvernement Sellal et son incapacité à assumer les décisions qui s’imposent pour faire face à la crise économique.

Tout le monde attendait avec impatience la deuxième conférence de presse du SG par intérim du RND, Ahmed Ouyahia et ce qu’il allait dire sur la gestion du Premier ministre Sellal après une première salve acide quelques mois plus tôt. Finalement la montagne a accouché d’une souris et la presse est restée sur sa faim.

Le commis de l’Etat, fidèle à sa nature, n’est pas allé au bout de son raisonnement. Il a juste lancé quelques avertissements de circonstance. Ceux qui pensaient que Ouyahia avait revêtu l’habit de l’allié critique en sont pour leurs frais. Ouyahia cède du terrain, tergiverse, biaise, promet, puis se rétracte.

C’est le style connu de Ouyahia, rompu aux manœuvres : « Je ne suis pas contre Sellal. Au-delà de la relation personnelle que j’ai avec Sellal, je suis le chef de cabinet du Président ; comment pourrais-je contredire son Premier ministre ? » a indiqué Ouyahia qui annonce dans la foulée que son parti « votera » la loi de finances pour 2016. Pourtant, l’ex-chef de gouvernement ; qui n’a pas vraiment en haute estime Abdelmalek Sellal, l’avait malmené dès son retour à la tête du RND.

Ouyahia, qui a ouvert les hostilités en s’attaquant à la politique prônée par le gouvernement de Abdelmalek Sellal, calme ainsi le jeu. Après s’être particulièrement distingué par ses critiques vis-à-vis de l’action gouvernementale en appelant l’Exécutif à dire la vérité aux Algériens sur la situation financière et économique du pays, le SG par intérim du RND change de ton en allant jusqu’à louer les bienfaits de la révision du Code de procédure pénale qui vient « renforcer les droits des justiciables et mettre les cadres gestionnaires à l’abri des risques d’erreur judiciaire ».

En fin connaisseur des rouages de l’Etat, a-t-il senti le danger au point de faire un pas en arrière ? S’agit-il d’une stratégie de repli pour mieux rebondir ? L’avenir nous le dira. Même s’il est clair qu’il a, pour le moment, enterré sa hache de guerre.

Ahmed Ouyahia avait réuni députés et sénateurs du RND pour leur donner des orientations concernant l’attitude à prendre au cours de cette session, « tout en défendant les intérêts du peuple, sans se laisser entraîner dans la surenchère de l’opposition ». Les propos d’Ouyahia contredisent frontalement ceux tenus par Sellal. Ce dernier avait en effet déclaré que le texte de la révision de la Constitution « est finalisé ».

Pour Ouyahia, la révision de la Constitution se fera « logiquement et probablement avant la fin de l’année » précisant que le projet était « en phase de finalisation », en totale contradiction avec les propos de Sellal. Sur le registre économique, Ouyahia n’aurait pas ménagé ses critiques envers Sellal pour son discours sur la crise, mais aussi sur les conséquences de l’application du fameux 87 bis.

Par contre, il y a un seul point où les deux hommes semblent sur la même longueur d’ondes : le parti que compte lancer Madani Mezrag. Ouyahia emboîte le pas à Sellal et déclare que Mezrag n’a pas l’intention de créer un parti politique.

« L’État ne le laissera pas faire » a-t-il dit. Le duel à fleurets mouchetés n’a duré que le temps d’un été qui aura été chaud….. chaud en retournements de situation.

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