Ould Salek : Le Maroc, un colonialiste entêté

« Le Maroc tient un discours plein d’intransigeance et loin de servir le peuple marocain. Nous ne sommes pas surpris de la dernière sortie du roi Mohamed VI.
Car en émettant, encore une fois, des conditions préalables inacceptables, il ne fait que se cramponner à sa position de surenchère pour vouer à l’échec le processus de paix dans la région. »
²C’est ce qu’a déclaré, hier, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, lors d’une conférence de presse au siège de l’ambassade de la RASD à Alger. « La dernière déclaration de Mohamed VI disant que la seule et unique solution est l’autonomie du Sahara occidental sous la souveraineté du Maroc, montre de nouveau qu’il est protégé.
Ladite déclaration a mis à nu la position de la France, qui persiste à soutenir le colonisateur marocain », a-t-il enchaîné. Le ministre sahraoui des AE a par ailleurs appelé le Conseil de sécurité à intervenir dans le dossier, « car il lui incombe de trouver une solution en impliquant toutes les parties concernées par ce conflit ».
Cependant, il considère que la cause sahraouie a connu au cours de cette année plusieurs victoires, « à l’image des jugements prononcés par la Cour de justice de Union européenne (CJUE) mettant en cause le Makhzen ». « Cette institution s’est prononcée également sur l’intégrité du territoire sahraoui », a-t-il précisé.
Evoquant le prochain sommet prévu fin novembre en cours à Abidjan entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE), Ouled Salek a indiqué que le Maroc tente de mettre des bâtons dans les roues pour que cette rencontre ne puisse pas avoir lieu.
En ce qui concerne celle d’hier entre le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et le Président sahraoui Brahim Ghali, en présence du ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, Ould Salek a estimé que cela s’inscrit dans la tradition de concertation entre l’Algérie et le Sahara occidental.
« L’objectif est d’évaluer l’évolution de la question sahraouie à l’échelle régionale et africaine, ainsi que de passer en revue l’état de coopération entre ces deux pays voisins. »
L’arrivée du nouvel émissaire Horst Köhler, selon les observateurs, « a donné une lueur d’espoir, celle d’amener les deux protagonistes à une « convergence de vues », et ce pour faire avancer le processus de paix du plus vieux dossier de décolonisation en Afrique. Néanmoins, les dernières évolutions du dossier sahraoui risquent fortement d’entraver la mission de l’envoyé spécial de l’instance onusienne, au vu de la « rigidité » de la diplomatie marocaine.
C’est à l’ONU et à son Conseil de sécurité, maintenant, de jouer leur rôle de facilitateurs et de trouver une solution définitive au dossier sahraoui. « Il est tout simplement demandé à l’ONU d’appliquer les décisions déjà prises par ses propres instances concernant le conflit saharo-marocain », souligne-t-on dans les milieux diplomatiques.
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