Où les Algériens passent-ils leurs vacances ?
En dépit du rebond des cas de contamination au coronavirus, les Algériens veulent partir en vacances et ne veulent surtout pas passer un troisième été sans profiter de la période des congés. Mais quelles sont les destinations choisies par les Algériens cet été 2022 ?
L’épidémie de la Covid-19 n’est certes pas finie mais cette année, il est possible de voyager et de fréquenter les lieux publics, d’autant que les restrictions sont levées, même si le pass sanitaire est toujours exigé. Où partent donc les Algériens cet été ? Si la Tunisie était auparavant la destination préférée des Algériens, principalement pour ses tarifs, jugés à la portée de tous, mais aussi pour la qualité des services, cette année la donne semble avoir changé.
Le rush annoncé après l’annonce de la réouverture des frontières terrestres avec le voisin de l’Est n’a pas eu lieu. Et c’est la Turquie qui semble voler la vedette à la Tunisie, qui accueillait un nombre record d’Algériens les années précédentes. Le constat a été confirmé par les agences de voyage. Dune Voyage, une agence de voyage et de tourisme à Kouba (Alger), confirme le grand retour des vacanciers après deux saisons blanches et affirme que la destination Turquie est de plus en plus prisée par les Algériens.
La responsable de cette agence, qui nous a affirmé que les destinations européennes ne sont pas au programme de l’agence en raison de la difficulté d’obtention du visa Schengen, nous a indiqué que c’est vers la Turquie et l’Egypte et, à un degré moindre, la Tunisie, que les Algériens sont tournés. « On organise, depuis le mois de juillet, un départ de 45 personnes par semaine vers la Turquie », a-t-elle précisé, notant que Charm El-Cheikh (Egypte) est la destination numéro deux des Algériens cette année. Soulignant l’exigence du pass sanitaire ou d’un test PCR de moins de 72 heures comme condition d’accès à ces pays, elle nous a indiqué que Dune Voyage n’a pas dans son programme la destination Tunisie. « On n’a pas de programme pour la Tunisie.
On travaille à la carte pour cette destination », a-t-elle précisé, affirmant également l’absence d’un programme pour la destination locale. « Les prestations sont chères et ne sont pas proportionnelles à la qualité de service ».
Chez Medisol Voyage, c’est toujours la Turquie, avec deux destinations, Istanbul et Antalya, et Charm El-Cheikh (Egypte) qui sont les plus demandées. Signalant des procédures d’obtention facile de visa, avec des rendez-vous disponibles et un traitement rapide des dossiers, Meriem a affirmé que nombre d’Algériens ont opté pour ces deux pays qui ont un grand potentiel touristique. « On propose des voyages organisés, avec une date de départ et de retour, ainsi qu’un circuit déterminé ou à la carte, selon la demande du client, pour ces deux pays », a précisé Meriem, qui affirme qu’il y a une grande demande pour les deux formules.
Même constat chez Medisol Voyage concernant la Tunisie. Destination numéro un des Algériens des années durant, la Tunisie ne l’est plus cette année. « On s’attendait à un rush. Il y avait une grande demande avant l’annonce de l’ouverture des frontières, mais la demande a nettement régressé », a-t-elle fait savoir au Jeune Indépendant. Pourquoi ? Selon elle, les tarifs des hôtels ont doublé, voire triplé. Un séjour de sept jours et huit nuitées dans un hôtel 4 étoiles, proposé à 30 000 dinars les années précédentes, est à 52 000 dinars cette année, selon Meriem, laquelle affirme que des clients changent souvent d’avis après une simulation. La qualité de service également n’est pas la même, selon cette professionnelle du tourisme.
La destination locale coûte cher
Sur les réseaux sociaux, la publicité fait rage. Des voyages organisés à l’étranger mais aussi vers des villes côtières du pays sont proposés. A défaut de passer sa période de congé à l’étranger, nombreux sont ceux qui préfèrent profiter des côtes algériennes. Une forte demande est en effet enregistrée pour la destination Algérie, selon Medisol Voyage. « On travaille à la carte pour la destination locale. C’est selon la demande du client », a expliqué Meriem, qui signale une grande demande pour les villes de Mostaganem, Aïn Témouchent, Skikda et Jijel. Mais il est difficile de faire décoller le tourisme local, en raison des tarifs très élevés proposés par les hôtels.
Un séjour d’une semaine pour une famille de quatre personnes dépasse les 100 000 DA. Ce qui est hors de portée de la majorité des familles algériennes, en raison du pouvoir d’achat des Algériens, en permanente détérioration. Le rapport qualité/prix est aussi inexistant, selon le témoignage de nombreux estivants. A défaut de formule adaptée pour la majorité des familles algériennes, nombreux sont ceux qui ont choisi de profiter de la grande bleue le temps d’une journée, d’un week-end…