OPEP : C’est la grande déprime sur les marchés du pétrole

Les cours du brut n’en finissent pas de dégringoler, atteignant des seuils critiques pour certains producteurs. La surabondance de l’offre a complètement submergé les marchés et crée une nouvelle situation qui pourrait influer durablement sur les cours. Selon des experts, trois facteurs essentiels ont influé sur cette nouvelle baisse.
D’abord, le nouveau record de la production du pétrole réalisé par la Russie, dépassant les 11 millions de barils/jour, un record jamais atteint, ensuite le gonflement des stocks américains de plus de quatre millions de barils et, enfin, les annonces des premières offres de l’autre gros producteur du Moyen-Orient, l’Iran.
Ces trois facteurs s’ajoutent au ralentissement inquiétant qui pèse sur les économies occidentales, les pays industrialisés et surtout les nations qui connaissaient depuis peu une forte croissance ou qui avaient des potentiels économiques qui leur permettaient d’absorber la surabondance actuelle.
C’est ainsi que les dernières cotations de l’année 2015 ont vu un autre déclin, notamment dans les échanges européens, poussant les prix sur les places boursières à des niveaux encore plus bas.
De cette façon, le baril WTI (Lignt Sweet Crude) à New York valait 40,81 dollars, soit une baisse de plus de 90 cents en 24 heures. Même cas pour le Brent de la mer du Nord (référence pour le pétrole algérien), qui a perdu 26 cents en une journée, atteignant les 43,80 dollars le baril.
Ce seul chiffre devrait inquiéter le gouvernement Sellal, car comme on le sait, le projet de la loi de finances 2016 avait été ficelé sur la base d’un prix référentiel du baril à 45 dollars. Un prix au dessous de ce seuil risque de rendre encore plus aléatoire les prévisions budgétaires du gouvernement pour l’année prochaine.
D’ailleurs, des études poussées de cabinets d’expertise de réputation internationale confirment qu’il n’existe aucun indice majeur qui pourrait « fouetter » le baril vers des prix dépassant les 60 dollars. Aujourd’hui, même les tensions ou les grandes catastrophes dans des zones pétrolifères n’ont aucune incidence sur les marchés.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que les réserves mondiales ont battu des records cette année, arrivant à dépasser les trois millions de barils vers la fin du mois de septembre dans les pays grands consommateurs, comme l’OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques. Selon le dernier rapport de l’AIE, ces stocks ou cette surabondance devraient influer largement sur le marché du pétrole durant toute l’année 2016.
Avec l’offre excédentaire qui va être plombée par le retour iranien, la consommation mondiale d’or noir va connaître un autre ralentissement, selon l’AIE.
Dans vingt jours, l’OPEP se réunira dans la capitale autrichienne, dans un contexte de divisions et de divergences entre les pays membres. Certains veulent une révision des quotas, alors que d’autres cherchent à faire baisser la production pour influer sur les cours.
Les monarchies du Golfe ont inondé le marché dans une guerre dite de « parts de marché » pour écraser les investisseurs et les explorateurs des hydrocarbures de schiste américains.
Une guerre qui a fait perdre plus de 50% de la valeur du pétrole dans les marchés internationaux, créant de fortes tensions sur certains Etats, dont les recettes provenaient exclusivement de l’exportation de l’or noir, comme l’Algérie ou le Venezuela.
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