Nouvelles consultations politiques de Saâdani
Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, va entamer dans les prochains jours des consultations avec des partis politiques dans le cadre de l’élargissement et de la dynamisation du Front national pour le soutien du programme de Bouteflika.
Cette structure, qui regroupe pour le moment une trentaine de formations politiques de moindre envergure et sans attaches populaires, s’est éteinte rapidement dès son lancement. Au niveau du FLN, on se refuse de croire qu’il s’agit d’un « mort-né », estimant que ce sont les impératifs de la révision constitutionnelle qui ont pesé dans la « paralysie » de ce Front de soutien. On se rappelle que Saâdani avait lancé un cycle de rencontres avec des chefs de parti pour les convaincre et les faire adhérer à cette initiative. Des pourparlers ont été initiés notamment avec des formations politiques de la mouvance islamiste, surtout celles qui possèdent une ligne pas trop radicale.
L’objectif est de remplacer le vide laissé par la volte-face du MSP et sa sortie de la défunte alliance présidentielle, d’abord, et de relancer justement cette idée d’alliance, mais sous une autre forme. C’est sans doute sur ce point que Saâdani a refusé la suggestion de Ahmed Ouyahia de relancer la fameuse alliance présidentielle créée en février 2004 à la veille de l’élection présidentielle. Pour le FLN, le contexte politique et économique est différent, et ses enjeux exigent la mobilisation de la majorité des acteurs politiques et sociaux. De plus, le type d’organisation de cette alliance, sorte de Front élargi, est plus favorable au FLN, notamment dans sa propension à faire valoir sa suprématie dans les institutions élues et à maintenir une « distance » par rapport aux autres partis politiques. C’est cette idée de « locomotive » et de « wagon » qui semble déterminer l’actuelle orientation politique du FLN.
Les prochaines consultations devraient se concentrer sur le front du changement d’Abdelmadjid Menasra, un ancien dissident du MSP et ancien ministre et sur le « Harakat el bina », un autre parti né de la scission avec le MSP et encadré par d’autres figures de l’Internationale des Frères musulmans. Ces deux partis, en cas d’accord, devraient renforcer ainsi la sensibilité islamiste au sein de ce Front national de soutien. D’ailleurs, le président de Harakat el bina, Boumahdi, n’a pas exclu, tout récemment, de participer au prochain gouvernement. Ce parti, qui possède quatre députés à l’APN, a voté également pour la révision constitutionnelle, montrant ainsi son accord avec la démarche du pouvoir. Pourtant, il est encore membre de l’instance de concertation et de suivi (ICS), structure qui réunit toute l’opposition de la Coordination des libertés (CNLTD) aux Forces du changement (pôle d’Ali Benflis). D’ailleurs, l’une des récentes réunions de l’ICS s’est tenue dans son siège à Alger.
Pour Menasra, son attitude reste plus ou moins ambiguë. Il n’adhère ni à la CNLTD, ni à l’autre pôle. Il garde également ses distances avec le gouvernement, tout en maintenant un discours légèrement critique. Personne parmi les observateurs ne serait étonné si ces deux formations politiques annoncent leur adhésion à ce Front national de soutien au programme de Bouteflika.