Le PM espagnol Pedro Sanchez souhaite visiter l’Algérie

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, fait part ce mardi de sa volonté de visiter prochainement l’Algérie. Lors d’une conférence de presse animée à Berlin en présence du chancelier allemand, Olaf Scholz, le président du gouvernement espagnol a affirmé qu’il prévoit de se rendre bientôt à Alger, ce qui donne à penser que le responsable souhaite s’engager dans la voie de l’apaisement.
Répondant à la question de savoir si lui, ou le chancelier allemand, prévoyaient de se rendre à Alger, le président du Gouvernement espagnol a répliqué qu’il “aimerait être celui qui ira en Algérie”.
La déclaration intervient en plein chaos énergétique en Europe et en pleine tentatives de relancer le projet de pipeline Midcat qui ferait de l’Espagne un pays de transit du gaz d’Afrique du nord, et notamment algérien, vers l’Europe du nord.
Sans contact avec l’Algérie depuis son revirement sur le dossier sahraoui, Pedro Sanchez tente un rapprochement avec Alger en exprimant vouloir prendre langue avec les responsables algériens chez eux. Pour l’heure, aucune réaction du côté algérien à la sollicitation du Premier Ministre espagnol.
En juin dernier l’Algérie a décidé de procéder à la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne.
Lors de son passage à l’émission « Hora 25 » de la radio espagnole Cadena SER, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares Albares a soutenu que la déclaration conjointe (maroco-espagnole) du 7 avril 2022 sur le Sahara Occidental est conforme à la position de l’Union européenne.
« Tout d’abord, nous constatons que la tentative de M. Josep Borrell (avec sa double casquette espagnole et UE) de dédouaner le gouvernement espagnol de sa nouvelle position sur la question du Sahara occidental, est en train de tourner à l’imbroglio espagnol, en raison notamment des pressions hystériques exercées par le ministre marocain des affaires étrangères tant sur le gouvernement espagnol que sur le haut représentant de l’UE et son service de l’action extérieure », a indiqué un diplomate algérien en réponse à une question du Jeune indépendant.
« Cependant, il est clair que le fait de dire que la déclaration conjointe (maroco-espagnole) du 7 avril est conforme à la position de l’Union européenne est un non-sens et une supercherie », a-t-il souligné.
Selon lui, l’Union européenne n’a jamais soutenu que l’initiative marocaine d’autonomie est la « base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit du Sahara Occidental.
« Bien au contraire, elle a toujours soutenu les efforts du Secrétaire général des Nations Unies et de son Envoyé personnel en insistant sur le fait que le statut final de ce territoire non autonome reste à déterminer dans le cadre du processus politique conduit sous l’égide des Nations Unies », a poursuivi ce diplomate en ajoutant que « toute interprétation volontairement biaisée n’est donc pas conforme à la réalité de la position de l’Union Européenne ».
Dans son intervention au cours de l’émission, le chef de la diplomatie espagnole a évoqué les relations avec l’Algérie basées, a-t-il dit, sur « les principes de bénéfice mutuel et de respect mutuel »
Pour le diplomate algérien « en raison du reniement du gouvernement espagnol de sa position traditionnelle de neutralité sur la question du Sahara occidental – reniement aggravé par son statut de puissance administrante de juré du territoire occupé du Sahara occidental-, l’Algérie a pris un certain nombre de mesures dont la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération. Nous estimons que, pour le moment, « le bénéfice et le respect mutuels » dont parle le ministre restent largement à prouver », a-t-il fait observer.
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