Nouvelle orientation économique : Tebboune table sur le BTPH

Longtemps sinistrée, l’industrie algérienne du bâtiment a connu une nette évolution depuis plus de dix ans. Mais un coup d’arrêt semble stopper net cette ascension. Plus de 35 000 entreprises ont connu des difficultés de paiement.
Abdelmadjid Tebboune semble bien apprécier cette expression, que l’on entend souvent : Quand le bâtiment va, tout va. A peine installé au poste de Premier ministre, il commence par débloquer la situation des quelque 950 entreprises du BTP qui étaient menacées de mettre la clé sous le paillasson sous peu.
L’étau autour des entreprises du BTP s’est desserré. Depuis des mois, on entendait que le bâtiment allait mal.
Chaque interview d’un patron, d’un dirigeant d’entreprise ou d’un artisan n’était que lamentations. La crise économique touche de plein fouet le secteur du BTP. De nombreux chantiers sont à l’arrêt, d’autres fonctionnent au ralenti. Résultat : des entreprises asphyxiées, incapables de verser les salaires, faute d’argent. De nombreux travailleurs ont été obligés de s’inscrire au chômage technique. La grogne commençait à s’installer dans un secteur qui emploie 1,7 million de travailleurs.
La crise dans le BTP, qui menace directement la stabilité sociale, a fait sortir récemment de ses gonds l’ex-ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, qui a accusé, dans un communiqué, son collègue des Finances d’être à l’origine du retard de paiement des entreprises de BTP.
Mais voilà qu’il s’est produit quelque chose. A peine installée au poste de Premier ministre, il débloque la situation des quelques 950 entreprises du BTP. Après le CPA qui a débloqué 12 milliards de DA, la CNL qui est venue alléger le fardeau avec 74 milliards de DA, voici le tour de Tebboune d’annoncer troisième enveloppe de 60 milliards de DA qui sera versée par la CNL au paiement des maîtres d’œuvre en charge des projets de réalisation de logements.
La CNL avait débloqué, il y a quelques jours, 74,60 milliards de DA au profit des entrepreneurs et maîtres d’œuvre chargés de la réalisation des projets de logement dans les formules Location-vente (AADL) et logements publics locatifs (LPL-social). Quand le bâtiment va signifie que le secteur du bâtiment se trouve dans une période favorable. Les carnets de commande sont bien remplis, les chantiers tournent et les clients paient.
Bref, nous sommes à un moment faste, où l’économie du pays se porte bien, où tous les acteurs économiques, entreprises et pouvoirs publics s’entendent au mieux. Le secteur peut-il, pour autant tenir, envisager l’avenir avec sérénité ? Pas certain. Parce que à moyen terme, les problèmes demeurent, dont deux majeurs.
Le premier, celui de la commande publique. Les entreprises sont confrontées aujourd’hui à un manque terrible de commandes de la part de l’Etat qui a gelé nombre de projets dans le secteur des travaux publics. Certes, les entrepreneurs ont obtenu un petit répit. Le second obstacle est le manque terrible de liquidités.
La crise qui a davantage fragilisé le secteur du bâtiment et des Travaux publics et du bâtiment a amené le nouveau locataire de la chefferie du gouvernement à l’inscrire comme axe prioritaire de son action gouvernementale. Tebboune compte en effet donner une nouvelle impulsion au secteur : Pourtant entrepreneurs et experts s’accordent à dire que le secteur du bâtiment et des travaux publics a une grande part dans la croissance économique de l’Algérie, mais ils affirment qu’il est encore trop tôt pour établir un bilan de cette activité.
En se basant sur un montant de 30 milliards de dollars pour le secteur de l’habitat en cinq ans, ce sont 6 milliards de dollars qui sont alloués à ce secteur. Près de la moitié des 286 milliards de dollars alloués à l’investissement en cinq ans, tandis que l’autre moitié est destinée au secteur du BTPH, soit 140 milliards de dollars.
Cette convention permet au CPA de financer, au nom de l’ensemble des banques publiques, les projets de l’AADL, quelque 100 000 logements sur les 150 000 logements de type location-vente que compte réaliser le gouvernement. Le reste (50 000 logements) sera financé directement par le Trésor public. Quelque 65 à 70% du produit net bancaire (PNB) du CPA est réalisé dans le secteur du BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique).
Cette banque publique, qui attend d’être privatisée, apporte un soutien financier à cinq (5) entreprises impliquées dans la réalisation des projets de location-vente pour le compte de l’Agence d’amélioration et de développement du logement (AADL).
L’apport du CPA dans ce cadre s’élève à 5,5 milliards de DA. Le CPA a apporté son soutien à 505 opérations de promotion immobilière totalisant plus de 8 800 unités pour un montant global de 10,4 milliards de DA. La CNEP a accordé un prêt de 100 milliards de DA au CPA.
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