Nouvelle marche des étudiants à Alger

Les étudiants ont poursuivi leur mouvement de contestation à Alger pour le deuxième mardi après la reprise du Hirak, le 22 février dernier. Une marche importante a été organisée depuis le point de départ à la place des Martyrs, où les manifestants ont dû faire face à un dispositif sécuritaire impressionnant qui voulait circonscrire la marée humaine et l’interdire d’avancer vers Alger-Centre.
Le bras de fer entre les contestataires et les forces de l’ordre s’est durci, provoquant de petites escarmouches entre les marcheurs et les policiers, sans dérapage. Les manifestants, afin d’éviter l’affrontement avec les agents de police, ont dû changer d’itinéraire, empruntant les ruelles sinueuses et les escaliers en zigzag de la veille Casbah. Pour ces téméraires, tous les chemins mènent à la Grande Poste, fief du Hirak, alors que le slogan «Amjaw l’ouled Casbah Bab El-Oued» (ils arrivent les gars de la Casbah et de Bab El-Oued), ne cesse pas de retentir entre les murs des anciennes bâtisses.
Des slogans en faveur «d’un changement démocratique» ont aussi été scandés par les étudiants, qui ont pu progresser jusqu’à la rue Larbi-Ben M’hidi et poursuivre leur chemin vers la Grande Poste, symbole du mouvement populaire du 22 février. Des dizaines de citoyens se sont ralliés à la marche pacifique des étudiants en guise de soutien et de solidarité, battant, côte à côte, le pavé à travers les artères du cœur d’Alger. «Ya Ali maranach habssine» (O Ali, nous n’allons pas nous arrêter), «H’na tolab machi irhabe» (Nous sommes des étudiants, pas des terroristes).
Les forces de l’ordre déployées sur les principales rues d’Alger-Centre ont tenté d’interdire le passage de la foule impressionnante au niveau de la rue Pasteur, mais celle-ci a réussi à forcer le cordon sécuritaire en usant du mort d’ordre «Silmya, silmya, matalibna char3ya» (Pacifique, nos revendications sont légitimes). «Non à la violence, non à la violence», ont également lancé les manifestants.
La 107e manifestation des étudiants a été caractérisée par un grand étendard portant un message phare dénonçant la politique actuelle du régime. «Ta3dil doustour, hal el-barlamen, el3afw chibh riassi, masrahia. Elmouchkil raho f’echar3ya. La Toufik la Nezar, la wissaya farançya», pouvait-on lire sur une banderole.
A quelques instants de l’hymne national déclamé habituellement à la fin de chaque marche, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants en utilisant du gaz lacrymogène.
Des marches étudiantes similaires ont eu lieu aussi dans d’autres villes du pays, à l’image d’Oran, de Béjaïa et deTizi Ouzou. Pour rappel, le mouvement des étudiants, fer de lance du mouvement populaire du 22 février 2019, revient en force, après une «trêve» imposée, pendant presque une année, par les circonstances sanitaires survenues en mars 2020.
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