Noureddine Saâdi : Du triste sort fait à l’entraîneur local
Un technicien qui connaît son métier sur le bout des doigts. Plus qu’assez pour parler de sa corporation et des misères endurées. Du peu, voire de l’absence de considération dont elle bénéficie. Marginalisé, l’entraîneur local. Trop même selon un Saâdi qui ne s’empêche jamais de dire ce qu’il pense. N’a pas froid aux yeux pour dire ses vérités. La vérité qui est celle que tout ne marche pas bien dans le football algérien.
Marche de travers. » Pour s’en convaincre ou convaincre, les propos très durs utilisés pour dire combien il ne fait plus « bon d’être entraîneur en Algérien quand on est Algérien. » Combien « il est devenu quasi-impossible d’exercer un métier sans cesse dévalorisé. »
Il en veut pour preuve (et ça le met en boule quand il en parle) les « conditions de travail et les cadre dans lesquels le technicien local évolue » qu’il juge « extrêmement difficiles, voire inhumains », en dénonçant au passage le deux poids deux mesures des instances dirigeantes de notre football et des responsables de clubs qui « ne mettent pas, à tous les niveaux et sur le même pied d’égalité, l’entraîneur local et l’entraîneur étranger qui bénéficie de meilleures garanties.
D’une protection que « nous revendiquons sans trouver une oreille attentive » quand il évoque certains des aspects sensibles qui font les tares éternelles d’un football algérien s’éloignant chaque année un peu plus du professionnalisme, à savoir le volet financier. En faisant remarquer (on ouvre les guillemets repris d’une récente interview accordé à un confrère national), par exemple, que « quand un entraîneur étranger vient travailler chez nous, obligation est faite par la fédération aux clubs de lui remettre un chèque de garantie.
Lesquels clubs sont également tenus de payer les joueurs sous contrat sous peine d’être interdits de recrutement » et se désole, crie son ras le bol, parce qu’il ne comprend pas, que « le pauvre entraîneur algérien, honnête et qui travaille, doit courir les tribunaux pour avoir son argent parce qu’un dirigeant véreux n’a pas voulu le payer.
Moi-même, je suis concerné. » Sa conviction (on passe sur certaines vérités pas bonnes à dire mais qu’il a le courage de dire, en nommant les choses par le nom) aujourd’hui est que, malheureusement, carrément, « on considère l’entraîneur algérien comme un chien. » Elever le niveau ? « Il ne faut pas rêver de ce côté dans l’immédiat » selon la conclusion d’un Saâdi des plus remonté contre le « système » en place qui veut que les compétences doivent repasser. N’espérer « aucun cadeau. » On y reviendra »