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Niger : Un bras de fer à l’issue incertaine

Niger : Un bras de fer à l’issue incertaine

Une semaine après le coup d’Etat au Niger, c’est encore la confusion dans toute la région du Sahel. A l’ultimatum des Etats de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) et la fermeté de puissances occidentales, c’est au tour d’autres juntes militaires de pays voisins de hausser le ton et de menacer de s’impliquer directement dans un bras de fer à l’issue incertaine. Après le Mali et le Burkina Faso, c’est la Guinée qui vient d’apporter son soutien et sa solidarité aux militaires de Niamey.

Pour les observateurs, ces déclarations et ces menaces risquent d’envenimer les choses, de compliquer les voies pour une issue pacifique et un retour à la normale. Le spectre d’une guerre complexe et régionale semble maintenant planer sur le Sahel, déjà agité par les attaques meurtrières des hordes terroristes, affaibli par le marasme économique, la pauvreté, le chômage et la corruption endémique.

Le général Abdourahamane Tchiani qui s’est autoproclamé nouvel homme fort de Niamey, ne semble guère céder pour le moment aux injonctions de la CEDEAO, présidée par la Côte d’Ivoire, connu pour être un allié sûr de la France dans le continent noir. Le coup de force de Tchiani et de la garde présidentielle met dans l’embarras l’Union africaine qui se contente d’appeler au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Or, avec le début de l’évacuation en urgence des ressortissants français et européens, la fermeture de l’espace aérien et des accès frontaliers, le blocus économique et commercial, on évoque dans les milieux politiques et médiatiques, l’imminence d’une intervention militaire des troupes de la CEDEAO. L’ultimatum des chefs d’Etats de cette entité, qui affichent une forte détermination dans cette affaire, expire dans quatre jours. Cependant, aucune information sur un déploiement militaire des troupes de la CEDEAO ou une réunion des états-majors n’est signalée. Cette entité a déjà procédé à plusieurs interventions dans certains pays en proie à des conflits internes, comme au Sierra Leone ou au Libéria.  

Seulement, Bamako, Ouagadougou et Conakry, dont les autorités sont issues de coups d’Etats, ont réagi fermement, estimant que toute action militaire contre le Niger serait considérée comme « une déclaration de guerre » contre eux.

En cas de conflit généralisé dans le Sahel, la crise sécuritaire va s’aggraver dangereusement, avec la prolifération des bandes criminelles et terroristes et l’instauration d’une instabilité chronique. Cette crainte est largement partagée par les Occidentaux, notamment par les Américains et les Français, qui pensent qu’un départ de leurs troupes du Niger marquerait un vrai déclin de leur influence dans la région et ouvrirait la voie à une présence renforcée de la Russie. Avec l’escalade du sentiment anti-français dans la région, l’incertitude plane sur l’avenir de la présence des 1500 soldats au Niger et ailleurs.

Néanmoins, le spectre d’une guerre généralisée au Sahel est sérieusement examiné par les autorités algériennes, qui craignent un glissement vers l’inconnu et vers le chaos. C’est cette appréhension qui a poussé Alger à lancer des mises en garde et à réitérer son « profond attachement » au retour à l’ordre constitutionnel au Niger et son « soutien » à Mohamed Bazoum comme « Président légitime » de ce pays voisin.

Selon le communiqué des Affaires étrangères, « l’Algérie renouvelle son profond attachement au retour à l’ordre constitutionnel au Niger et au respect des exigences de l’Etat de droit ».

« Le retour à l’ordre constitutionnel doit impérativement s’accomplir par des moyens pacifiques qui éviteront au Niger frère et à l’ensemble de la région un surcroit d’insécurité et d’instabilité et à nos peuples un surcroit d’adversité et d’épreuve », précise la même source.

« En conséquence, l’Algérie met en garde et appelle à la prudence et à la retenue face aux intentions d’interventions militaires étrangères qui sont, malheureusement, considérées comme des options envisageables et utilisables alors qu’elles ne sont que des facteurs de complication et d’aggravation de la crise actuelle », conclut le communiqué.



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