Niger : La CEDEAO prête à une intervention militaire
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont ordonné ce vendredi 11 août le déploiement de la « force en attente » de l’organisation régionale pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d’un sommet à Abuja.
L’organisation a ordonné « le déploiement de la force en attente de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger », a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Omar Touray, à l’issue de ce sommet extraordinaire sur le Niger.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé que les chefs d’Etat ouest-africains avaient donné leur feu vert pour qu’une opération militaire « démarre dans les plus brefs délais » afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger où des militaires ont pris le pouvoir il y a deux semaines. « Les chefs d’état-major auront d’autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l’accord de la conférence des chefs d’Etat pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais », a déclaré Alassane Ouattara à Abidjan, à son retour d’Abuja où les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont ordonné le déploiement de la « force en attente » de l’organisation.
Il n’était pas immédiatement possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger. Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cédéao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer « parvenir à une résolution pacifique », ajoutant : « tout n’est pas perdu ». « Aucune option n’est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera à notre place », a-t-il ajouté.
Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet « que la Cédéao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau » lorsque l’ordre constitutionnel était menacé. « Aujourd’hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cédéao ne peut l’accepter », a-t-il ajouté. « Nous avons essayé de dialoguer avec les putschistes au Niger, nous avons envoyé des délégations et de hautes personnalités (…) Mais ils gardent le président Bazoum en otage », a-t-il poursuivi.