Nicolas Sarkozy condamné pour corruption et trafic d’influence
L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné lundi pour corruption et trafic d’influence à trois ans de prison, dont un ferme dans le cadre de l’affaire dite des écoutes qui avait éclaté en 2014, deux ans après son départ de l’Élysée.
M. Sarkozy, âgé de 66 ans, n’ira cependant pas en prison, aucun mandat de dépôt n’ayant été requis. Président de 2007 à 2012, il devient le premier ex-chef de l’Etat français condamné pour corruption et le deuxième à être sanctionné par la justice, après son ancien mentor Jacques Chirac, condamné en décembre 2011 à deux ans de prison avec sursis pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.
M. Sarkozy, qui a toujours affirmé n’avoir jamais commis « le moindre acte de corruption », a écouté le prononcé de sa peine debout face au tribunal, semblant impassible.
Les juges ont également condamné à la même peine l’ancien haut-magistrat Gilbert Azibert et l’avocat historique de l’ex-président, Thierry Herzog, avec 5 ans d’interdiction professionnelle pour ce dernier. Ils ont également été reconnus coupables de violation du secret professionnel.
Le tribunal correctionnel a estimé qu’un « pacte de corruption » avait été conclu entre les trois hommes. Il est cependant resté en-deçà des réquisitions du parquet national financier (PNF), qui avait demandé les mêmes peines de quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme à l’encontre des trois prévenus, estimant que l’image présidentielle avait été « abîmée » par cette affaire « aux effets dévastateurs ».
Nicolas Sarkozy doit faire face à nouveau à des juges, dès le 17 mars, au procès de l’affaire « Bygmalion », portant sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012.
Retiré de la politique depuis 2016 mais toujours très populaire et très écouté à droite, un an avant le prochain scrutin présidentiel, Nicolas Sarkozy est sous forte pression judiciaire.