Netanyahu en campagne contre l’accord de Lausanne – Le Jeune Indépendant
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Monde

Netanyahu en campagne contre l’accord de Lausanne

Netanyahu en campagne contre l’accord de Lausanne

Benjamin Netanyahu a dénoncé dimanche soir le « très mauvais » accord sur le programme nucléaire iranien conclu jeudi par Téhéran et les grandes puissances, mais Barack Obama a réaffirmé la solidarité inébranlable des Etats-Unis avec l’allié israélien.

Le Premier ministre israélien est à l’offensive depuis des mois contre une solution diplomatique sur le nucléaire iranien entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et la République islamique et il s’oppose frontalement au Président américain.

Benyamin Netanyahu a de nouveau porté l’estocade lors des émissions politiques du dimanche sur les télévisions américaines, accusant Téhéran de vouloir « annihiler » Israël et « conquérir le Moyen-Orient ».

Il s’est échiné à torpiller ce que Barack Obama avait qualifié d’« entente historique » conclue le 2 avril à Lausanne, censée juguler le programme nucléaire de l’Iran et l’empêcher d’avoir la bombe atomique.

Aux yeux du chef du gouvernement israélien, cet accord-cadre, qui doit se traduire par un texte définitif d’ici au 30 juin, est « très mauvais ». Il « ne fait pas reculer le programme nucléaire iranien, maintient une large infrastructure nucléaire, (…) pas une centrifugeuse ne sera détruite (…). C’est un mauvais accord », a-t-il fustigé sur CNN. « C’est mauvais pour Israël, pour la région et pour le monde », a-t-il martelé.

Dès le lendemain du règlement de Lausanne, Israël avait fait monter la pression. Benjamin Netanyahu avait « exigé » que Téhéran reconnaisse « sans ambiguïté le droit à l’existence d’Israël » dans tout accord définitif, une demande irréaliste entre deux ennemis jurés.

« Si un pays qui promet de nous annihiler et qui œuvre tous les jours à cette fin obtient un accord ouvrant la voie à des armes nucléaires, notre survie est en danger », a tonné le Premier ministre Netanyahu.

Vendredi pourtant, le président iranien Hassan Rohani, qui a permis une relance des négociations sur le nucléaire en 2013, avait assuré qu’un texte final ouvrirait « une nouvelle page » dans les relations internationales de son pays.

Israël n’y croit pas une seconde. Pour son Premier ministre, la levée des sanctions contre l’Iran apportera « des milliards de dollars dans les caisses » du régime. « Ils ne vont pas les utiliser pour des écoles, des routes ou des hôpitaux. Ils vont s’en servir pour financer leur machine de terreur à travers le monde et leur machine militaire à l’œuvre pour conquérir le Moyen-Orient », a-t-il accusé sur ABC.

En outre, s’est alarmé Benyamin Netanyahu, « cela va déclencher une course aux armements avec les Etats sunnites ». De fait, l’Arabie Saoudite, à l’instar de monarchies du Golfe, est très méfiante à l’égard de l’Iran, son rival régional, redoutant que le programme nucléaire de Téhéran n’encourage une course régionale à la prolifération. Israël est cependant considéré comme le seul pays doté de l’arme nucléaire dans la région.

Absolument hostile à un éventuel rapprochement américano-iranien, le Premier ministre israélien a encore reconnu qu’il avait une « différence légitime d’opinion » avec Barack Obama sur le dossier nucléaire. L’Israélien a toutefois assuré qu’il n’avait « pas de problème personnel » avec l’Américain, bien que les deux hommes aient des relations notoirement exécrables.

Mais dans une interview vidéo diffusée dimanche par le New York Times, Barack Obama a répondu que l’affaiblissement d’Israël serait « un échec fondamental de sa part, un échec fondamental de sa Présidence ».

Il ne s’agirait « pas seulement d’un échec stratégique, je pense que ce serait un échec moral », a martelé le président américain, répétant que la « défense d’Israël » par Washington était « inébranlable ».

Pourtant, le 3 mars dernier, Netanyahu était venu défier Obama devant le Congrès, dont une partie est hostile à l’Iran, pour démonter l’accord sur le nucléaire. Il avait ainsi provoqué une crise entre les alliés aux relations déjà glaciales depuis des mois, notamment en raison du blocage du processus de paix avec les Palestiniens. L’administration américaine avait alors rappelé début mars à Israël qu’elle lui avait apporté « plus de 20 milliards d’aide militaire depuis 2009 ».

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