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Nationale

Nécessité ou replâtrage ?

Nécessité ou replâtrage ?

Au-delà des départs des uns et des nominations des autres, le remaniement ministériel que certains attendaient depuis des mois, n’obéit à aucune logique, ni à une véritable nécessité politique ou urgence technique, ni à des besoins de programme ou d’action.

Le cabinet Sellal (quatrième version remaniée et corrigée) ne semble guère être une équipe qui va briller par sa cohésion ou son homogénéité, ni par son armature politique ou son blindage idéologique.

Des analystes y voient déjà que la nomination de certains ministres est considérée comme une récompense pour des services rendus antérieurement, ou peut-être pour faire passer d’autres projets ardus.

Tous les observateurs s’accordent à dire qu’apparemment, ce remaniement gouvernemental n’obéit à aucune logique, ni à une véritable nécessité politique ou urgence technique, ni à des besoins de programme ou d’action. Au-delà des départs des uns et des nominations des autres, ce changement, que certains attendaient depuis des mois, a été un flop, un coup d’épée dans l’eau.

Le cabinet Sellal (quatrième version remaniée et corrigée) ne semble guère être une équipe qui va briller par sa cohésion ou son homogénéité, ni par son armature politique ou son blindage idéologique.

D’ailleurs, des analystes y voient déjà que la nomination de ministres est considérée comme une récompense pour des services rendus antérieurement, ou peut-être pour faire passer d’autres projets difficiles ou ardus.

Dans des cercles restreints et des salons feutrés, on avance allègrement que ce remaniement obéit plutôt à une logique de quotas, à ce partage informel des portefeuilles ministériels, à une distribution de « pouvoirs », comme pour délimiter les espaces et les territoires de domination et d’influences des vrais décideurs ou de la boîte noire du pouvoir.

C’est la tradition du pouvoir algérien, nourri par l’opacité, l’omerta et la sacralité du fait du prince. Parfois, de grandes décisions politiques sont provoquées par des caprices des « rois et des présidents », et la jeune histoire de nos régimes depuis l’indépendance regorge de ces faits saillants. Le quatrième mandat ne déroge point à cette règle.

Sinon, comment expliquer un remaniement qui survient tout juste un an après la constitution d’un cabinet ? Quelles sont les motivations de ce changement d’une partie de l’exécutif ? Sont-elles politiques ou techniques ?

Que peuvent bien apporter les nouveaux ministres comme expertise dans la gestion des dossiers de leurs secteurs ? A quel objectif répond ce remaniement décidé par Bouteflika ? Des interrogations parmi d’autres qui expliquent mal les choix opérés par le chef de l’Etat.

D’ailleurs, des analystes estiment que les récents démêlés entre la ministre de la Culture et la patronne du parti des Travailleurs et les scandales de corruption et de malversation qui citent l’actuel ministre Ghoul, aujourd’hui relancé dans le secteur moribond du tourisme et de l’Aménagement du territoire, n’ont aucun lien avec ce remaniement.

Car la constitution du cabinet Sellal 4 ne répond à aucune norme ou standard qui aurait le mérite de compléter notre compréhension des faits politiques dans notre pays. Ainsi, on explique le limogeage de Yousfi par la gestion de l’affaire du gaz de schiste, le départ de Labidi par son bras de fer avec Louisa Hanoune.

Mais, alors, pourquoi a-t-on remercié Djellab, le ministre des Finances ? Est-il le responsable de la baisse de nos recettes budgétaires et de manque d’autorité dans la hausse de nos volumes d’importations ? Pourquoi a-t-on remplacé le ministre de l’Intérieur Belaiz pour le ramener à la Présidence comme conseiller ?

Pourquoi a-t-on dégommé Zohra Derdouri, ministre des Postes et Télécommunications, ancienne présidente de l’ARPT, considérée comme l’une des femmes les plus puissantes d’Afrique et récemment classée par un centre de recherches et d’études stratégique de renommée mondiale ?

D’innombrables questions qui n’expliquent pas cette soudaine décision de Bouteflika, dont les milieux politiques et diplomatiques ne perçoivent pas ses priorités actuelles. Bouteflika ne fait plus allusion à la révision de la Constitution depuis bien des mois, alors qu’il ne ratait jamais de rappeler sa promesse électorale.

D’ailleurs, il serait curieux de savoir si Sellal va présenter un programme d’action à l’APN comme le prévoit la Constitution, ou si certains ministres ont été nommés pour concrétiser rapidement des projets ciblés et décortiqués.

Benkhalfa, notre néo-argentier, a-t-il une théorie financière pour réformer notre système ? Pourra-t-il trouver la parade à la dévaluation de notre dinar ou freiner la hausse vertigineuse de nos importations ? Sera-t-il capable d’endiguer le phénomène de l’évasion fiscale ou lutter contre l’inflation ?

De même, Bedoui, l’ancien wali qui prend les rênes de l’Intérieur et des collectivités locales, aura-t-il les coudées franches dans la concrétisation du projet du découpage territorial et la création de wilayas déléguées dans le sud du pays, dont il est issu ?

Quelle sera sa recette pour réorganiser les APC et dairas, complètement hors-champs ? Est-il à ce poste juste pour gérer les troubles que connaissent les grands partis politiques ? On n’en saura rien dans cette confusion, qui déstabilise le raisonnement de nos chroniqueurs. Il est vrai que Sellal ne fera pas de conférence de presse pour commenter ce remaniement. Comme Bouteflika.

Et plus personne ne viendra nous dire ou expliquer que ce gouvernement est un cabinet d’austérité, une équipe qui prépare l’Algérie de demain, celle qui va bâtir une nouvelle économie et qui va enfin répondre efficacement aux nombreuses préoccupations des citoyens.



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