Multiplication des revers français en Afrique : Macron en version Carter
Depuis la prolifération des coups d’Etat en Afrique qui ont renversé les gouvernements du Mali, du Burkina Faso, de Guinée, du Niger et du Gabon, la France est dans l’œil du cyclone.
Appel à la fin de l’ingérence française, des connivences et du pillage du continent au nom de la Françafrique, un divorce d’une « alliance » à unique sens ! Un appel à la fin du néocolonialisme mais surtout la renaissance d’une Afrique digne des mouvements de libération et des pères fondateurs du panafricanisme.
Les slogans criés à tue-tête à Bamako, Ouagadougou, Niamey ou Conakry reflètent autant de mépris et de haine envers la France coloniale, que pour une fois ce « dégage » panafricain est transnationale ! Une problématique d’ordre comparatif s’impose : pourquoi les anciennes colonies britanniques en Afrique n’ont pas le même rapport avec la Grande-Bretagne ? L’intelligence politique n’a jamais été française, puisqu’elle reproduit au fil des années les mêmes erreurs. Cela se confirme avec les propos de l’ancien chef de la diplomatie française sous Jacques Chirac, Dominique De Villepin qui s’est écrié il y a quelques jours : « ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui est l’équivalent sur le plan symbolique et politique de la crise de 1956 (l’agression tripartite franco-anglo-israélienne contre l’Egypte, ndlr), … nous sommes devant une situation qui marque un fort abaissement de la France ».
Lors de son discours face aux ambassadeurs de France, le président français Emmanuel Macron a critiqué l’assurance économique française en Afrique qui, selon lui, était assez confiante partant du fait « qu’elle était chez elle » ! La France à double visage en particulier après la crise en Ukraine, semble avoir été démasquée par l’Afrique, encore une fois ! Lui prouvant une fois de plus qu’elle n’a jamais été chez elle.
Macron, si fan de la politique étasunienne, si occidentalisé et si américanisé, se met, consciemment ou inconsciemment, dans la peau de Jimmy Carter, le président qui a perdu un allié incontournable dans l’histoire de la géopolitique du Golfe arabo-persique, le Shah d’Iran en 1979, ou encore Barack Obama qui perdu un allié inébranlable : l’Egyptien Hosni Moubarak en 2011 !
Et pourtant les Américains n’ont pas hésité à lui vendre le gaz au prix fort, le contexte dévoile à quel point Emmanuel Macron est si petit devant l’histoire, devant une Afrique déterminée, émancipée, hier, aujourd’hui, et demain, qu’un président, d’un pays dont la capitale Paris a été déclarée ville ouverte face aux troupes de la Wehrmacht le 11 juin 1940, ne peut comprendre.
Le fantôme de la 6ème République hante l’Elysée, et concrétise ce que Dominique De Villepin a contesté lors dans son discours à l’Onu en 2003 : « un vieux pays d’un vieux continent », si vieux, qu’il demeure incapable de jouer dans la cour des grands, et de se mesurer aux enjeux géopolitiques. Et faute d’une place parmi les puissances, il lutte contre l’hidjab et la abaya avec aisance !