Mouvement populaire et marché occasionnel: Entre combat et business – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Mouvement populaire et marché occasionnel: Entre combat et business

Mouvement populaire et marché occasionnel: Entre combat et business

Le mouvement populaire du 22 février semble offrir une opportunité en or pour les commerçants saisonniers et ceux du marché informel.
En effet, le vendredi, devenant la journée des manifs pour la plupart des Algériens, draine des foules impressionnantes et profite ainsi à nombre de commerçants, dont le créneau d’activité s’élargit au fil des semaines. 
Une virée qui nous a conduits sur les grands boulevards et places d’Alger-Centre nous a permis d’en apprendre sur les préparatifs des vendeurs de toutes ces quantités et variétés de nourriture et autres produits.
En vue de bien choisir les endroits les plus propices en plein centre d’Alger, les vendeurs viennent tôt le matin et prennent le temps d’installer leurs marchandises. De visu, c’est la « bouffe » qui se taille la part du lion sur les étals qui jalonnent les grandes artères. Akram, vendeur de sucrés et salés dans son fourgon qu’il stationne du côté de la faculté centrale, nous a parlé de son activité occasionnelle. « C’est mon troisième vendredi ici. Je passe la commande de la marchandise la veille chez un boulanger que je connais, puis je passe tôt le vendredi matin la récupérer  », nous dit-il. « Il est préférable de traiter avec quelqu’un qu’on connaît bien pour être sûr de la marchandise », ajoute-t-il, histoire de nous signifier qu’il ne vend pas n’importe quoi. La place de la Grande Poste, point de concentration des habitués des marches, constitue un des endroits les plus stratégiques pour attirer les clients et se faire un gain non négligeable.

Une ambiance ramadanesque
Exposant mhadjeb et bourak dans de grosses boîtes, Hichem cible sciemment les premiers manifestants qui ouvrent le bal chaque vendredi sur le parvis de la Grande Poste et qui à midi, sont pris de fringale faisant d’eux des clients potentiels. « Pour préparer toute cette quantité, je m’arrange avec deux voisines qui ont l’habitude faire des mhadjeb et bourak ».
Je viens vendre ici mhadjeb et bourak pour le quatrième vendredi de suite. Je ne vous cache pas que la première fois, je ne voulais pas m’aventurer avec de grandes quantités. Mais après avoir constaté que ça marchait très bien, j’ai triplé la quantité d’autant plus qu’on est à quelques jours du mois sacré et que les gens profitent de cette période pour les déguster, nous explique ce vendeur qui n’hésite pas à vanter ses mhajdeb piquantes et ses bouraks décorés avec des rondelles de citron et des branches de persil. A quelques mètres, Rahim dresse une table sur laquelle il y a de grands plateaux rectangulaires contenant zlabia et kalbellouz. Une ambiance festive s’installe d’ores et déjà devant le fleuriste de la Grande Poste. Pour ce qui est des prix, ces commerçants occasionnels réalisent des gains énormes. A titre d’exemple la zlabia qui fait en temps normal 200 dinars le kilo se vend chez Rahim à 300 dinars le kilo. Quant aux mhadjeb, elles sont à 50 dinars l’unité.
En plein cœur du jardin de Sofia des jeunes vendent des sandwichs. Les bouteilles d’eau minérale et les boissons de toute sorte sont aussi disponibles chez Mohamed et Nabil. Le contenu casse-croûtes varie. Il y a sandwich « Garantita, frites omelettes, escalopes de dinde. Les prix sont plus ou moins abordables. « Même les plus nécessiteux peuvent se permettre un sandwich et ceux qui ne peuvent pas s’en payer un, on le lui donne gratuitement », nous déclare Mohamed tout en criant « Koul ya Galil… ».
Du côté du marché Clauzel, les trottoirs sont envahis par toutes sortes de marchandises. C’est une épicerie à ciel ouvert. Fromages, biscuits, bananes, sont exposés de manière anarchique. 
Loin des denrées alimentaires et gourmandises, un autre commerce s’érige en force, dont les pratiquants font leurs choux gras du mouvement populaire du 22 février dernier. Celui des articles et accessoires mettant en valeur les couleurs nationales. Drapeau, bonnet, chapeau, T-shirt, casquette, bracelet et écharpe se vendent partout à même le sol. Ces marchands de conjoncture retirent grand profit du patriotisme des Algériens suivant une courbe ascendante et des opportunistes surfeurs de « dernière minute ». Malgré les prix jugés excessifs, les gens se procurent la joie de porter les couleurs nationales.
Cela dit, le moment semble plus que jamais opportun pour la course au gain facile, ce qui nécessite davantage de prudence de la part de consommateurs, surtout les plus jeunes d’entre eux. 
Aziza Mehdid

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