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Morsures animales et gale : Alerte rouge dans les écoles

Morsures animales et gale : Alerte rouge dans les écoles

Le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, Dr Djamel Fourar, a révélé ce mardi que deux cas de gale ont été enregistrés chez des élèves à travers le pays. Il a alerté sur la situation de la rage et de la brucellose, appelant à une action intersectorielle urgente.

S’exprimant lors d’une conférence de presse sur la situation épidémiologique des maladies transmissibles, organisée par le ministère de la Santé au siège de l’Institut national de santé publique (INSP), le Dr Fourar a précisé que ces cas ont été constatés dans deux wilayas distinctes. Il a ajouté que la situation a été prise en charge de manière rigoureuse, avec l’activation immédiate des unités de détection et de suivi, permettant l’éradication de la maladie.

Le ministère de la Santé a réaffirmé, selon lui, ses priorités pour lutter contre les maladies contagieuses : renforcer la prévention pour viser leur éradication, intensifier la lutte contre les maladies liées à l’hygiène environnementale via une approche multisectorielle, et développer la surveillance sanitaire avec dépistage précoce et réponses rapides pour limiter la propagation des infections.

Le ministère met l’accent sur le renforcement du système national de préparation et de réponse aux menaces sanitaires émergentes, conformément aux directives du Règlement sanitaire international (RSI), afin d’assurer une protection efficace de la population face aux risques actuels et futurs.

Le Dr Fourar a également présenté un bilan national sur trois pathologies préoccupantes : la brucellose, la rage et la fièvre du Nil occidental (West Nile). Pour ce qui est de la rage, le Dr Fourar a souligné un regain inquiétant de cette pathologie, une maladie évitable mais en augmentation, touchant principalement les enfants. Les données humaines révèlent 16 cas en 2020, 11 en 2024 et 12 en octobre 2025. Pour ce qui est de la gravité des lésions, il fait savoir que 60 % des enfants présentent des lésions de grade 3, nécessitant une sérothérapie et une sérovaccination. Parallèlement, le nombre de morsures animales a doublé depuis 2019, passant de 119 000 à 214 000 cas.

Le Dr Fourar précise que le problème majeur réside dans la non-vaccination systématique des chiens et le manque de fourrières, le chien étant responsable de 60 % des morsures. Il appelle ainsi à une action coordonnée entre le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Intérieur pour gérer efficacement cette problématique et protéger la population.

En ce qui concerne la brucellose, le Dr Fourar a affirmé que la situation demeure stable depuis 2020, avec environ 12 000 cas annuels, imputables principalement à la vente de lait cru. Il a souligné l’urgence d’une vaccination systématique du bétail par le ministère de l’Agriculture et d’un encadrement de la vente de lait non pasteurisé par les collectivités locales.

 Le directeur général de la prévention a précisé que la maladie, autrefois localisée à Biskra, s’est étendue à la quasi-totalité des wilayas, témoignant d’une augmentation de 11 500 cas en 2020 à 13 000 en 2024. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les inspections, conformément à l’arrêté interministériel de 2015.

Concernant la fièvre du Nil occidental, le Dr Fourar a fait savoir que, l’Algérie avait anticipé cette menace dès 2014, avec la mise en place d’un dispositif national de surveillance dès l’apparition des premiers cas dans le Bassin méditerranéen. « Ce virus circule principalement chez les oiseaux sauvages et peut se transmettre à l’homme ou aux animaux domestiques, notamment les chevaux, par la piqûre du moustique Culex », a-t-il expliqué.

Selon lui, la propagation de cette maladie a été favorisée par les changements climatiques, qui ont modifié les routes migratoires des oiseaux, permettant au virus de s’installer dans de nouvelles wilayas. « A ce jour, 76 cas confirmés ont été enregistrés en 2025 », a-t-il souligné.