Monde arabe : La ligue arabe, entre réforme ou disparition

Créée le 22 Mars en 1945, en même temps que les Nations unies, la Ligue arabe est une organisation réunissant l’ensemble des pays arabes, et née à partir de sept pays fondateurs, à savoir l’Arabie saoudite, la Syrie, l’Egypte, le Soudan, la Transjordanie, le Liban et l’Irak.
Selon ses statuts, l’organisation panarabe est censée défendre les intérêts de ses membres. Et de faire en sorte aussi de les unir, tout en prenant acte de leurs différentes positions, et respecter leurs régimes respectifs.
Qu’en est-il de cette Ligue aujourd’hui ? « Au lieu de créer un bloc homogène arabe, et resserrer les liens entre ses membres, ainsi qu’encourager la coopération inter-états, la Ligue arabe est malheureusement à côté de tout cela », estime-t-on dans les milieux politiques.
A ses débuts, la Ligue arabe avait pour mission principale l’intégration des pays qui venaient de se libérer, dont une bonne partie l’a été au début des années soixante. Il est question également de tenter de régler les conflits entre Etats membres, et éventuellement entre ces mêmes Etats et d’autres pays ne faisant pas partie de la sphère arabe. Il est admis que ces missions étaient plus ou moins assumées par la Ligue, du moins durant trois décennies.
L’on se souvient de son rôle déterminant dans la première guerre israélo-arabe en 1948, et celles qui avaient suivi en 1952, 1956, 1967 et 1973. Que représente cette ligue 72 ans après sa création ? L’organisation panarabe est considérée, plutôt, comme « étant gelée », notamment depuis le début des années 1990. Avec un siège permanent au Caire, la Ligue arabe n’a su, ou n’a pu, changer de cap depuis, « beaucoup d’eau ayant coulé sous les ponts ».
« Cette organisation créée au début pour neutraliser à jamais l’influence turque, est même perçue, de nos jours, comme une coquille vide ; elle n’a plus aucun rôle, ne serait-ce que pour marquer le point, ou afficher une certaine position sur les conflits qui intéressent pourtant directement la nation arabe ».
Il s’avère, en effet, que depuis les années 1990, avec le déclenchement de la première guerre du Golfe, la ligue, au lieu de garder de mettre en valeur son statut d’organisation « protectrice » de la « Oumma », elle a décidé de faire comme l’autruche. Planter sa tête dans la terre.
« Cachez-moi ça que je ne saurais voir ! », semble être l’idée développée depuis cette « Nekba » par cette ligue. « Se déviant de la bonne voie, et obéissant ostensiblement, non seulement aux pays du CCG (Conseil de coopération du golfe) concernant l’agression de l’Irak, mais il ne cachait pas ses « accointances » avec les Etats-Unis et l’Otan. Personne ne pouvait comprendre cet « à-plat-ventrisme », sans précédent dans les annales de l’organisation.
Les membres étaient divisés, et aucun pays, dont l’Algérie qui en dépit de sa politique « anti ingérence étrangère » dans la région, ne pouvait arrêter le tsunami de la guerre. Le coup était si fort, d’autant plus que pour la première fois, certains « arabes » recourraient à l’intervention des pays occidentaux, « en vue de donner une leçon à l’Irak ». Et là où le bat blesse, est le fait que le conflit concernait deux pays membres de cette ligue. Autrement dit, il n’était d’aucune utilité d’ordre géostratégique de plaider pour cette position.
Il y a lieu par ailleurs de relever le rôle de cette ligue de ce qui est appelé « Révolutions arabes ». Si la Tunisie et l’Egypte, ont pu gérer la transition d’une « révolution » à une « état de stabilité », il n’est nullement le cas de la Lybie.
La Ligue, faut-il le rappeler, et en dépit des mises en garde de l’Algérie, est allé jusqu’à donner le quitus à l’Otan de bombarder ce pays voisin, qui se démène jusqu’à présent à « recoller les morceaux ». Avec le soutien indéfectible et inlassable de la diplomatie algérienne.
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