Mobilisation contre le gaz de schiste: In-salah ne lâche pas
La protestation à In Salah contre l’exploitation du gaz de Schiste se poursuivait hier pour la 6e journée consécutive. Les contestataires qui ont observé des sit-in et des rassemblements devant le siège de la daïra, réclament la venue du Premier ministre Abdelmalek Sellal ainsi que d’autres ministres dont celui de l’Energie et des Mines, de l’Intérieur et de l’Agriculture, étant donné qu’ils exigent, en parallèle, un programme de développement de leur localité.
Les protestataires, dont de nombreux jeunes ont hissé des banderoles sur lesquelles ils revendiquaient l’arrêt du projet de l’exploitation du gaz de schiste. « Non au gaz de la mort », « Non à l’assassinat des habitants d’In Salah » ou encore « Non à l’extermination du Sud algérien », scandaient les manifestants.
Des jeunes s’étaient dans une première étape rassemblés devant le siège de la commune de Tamanrasset, avant de se diriger vers celui de la wilaya. Selon un manifestant, « cette action de protestation sera poursuivie jusqu’à obtenir la suspension de l’opération d’exploitation du gaz de schiste dans la région d’In-Salah », en raison de ce qu’elle engendre comme « menace sur l’Environnement ».
Un autre rassemblement de citoyens se déroule également devant le siège de la daira d’In-Salah (près de 700 km au nord de Tamanrasset), dans le cadre de la même action de protestation, entraînant ainsi la paralysie quasi-totale de la ville, selon un responsable locale.
Le wali de Tamanrasset, Mahmoud Djamaa, s’était déplacé avant-hier à In-Salah pour rencontrer les représentants de la population locale et tenter de parvenir avec eux à un accord sur la question, susceptible de mettre fin à cette action de protestation qui secoue la ville depuis le milieu de la semaine dernière.
Les manifestants réclament la présence de Sellal pour confirmer l’arrêt du projet d’exploitation du gaz de schiste faute de quoi ils durciront leur mouvement. D’ailleurs, la protesta s’est étendue à Timimoun et devra se poursuivre aujourd’hui. Toute la ville d’In-Salah est paralysée et tous les commerces et les administrations sont fermées à l’exception des centres de santé, les pharmacies et les boulangeries.
La protestation a commencé lorsque le ministre de l’Energie, Youcef Youssfi a annoncé le début des forages. Les manifestants considèrent que l’exploitation du gaz de schiste constituera un arrêt de mort de leur région notamment les nappes phréatiques principales, source de survie dans un environnement aride.
Les États-Unis qui ont été les premiers à utiliser la technique d’extraction du gaz de schiste ont été aussi les premiers à observer les dégâts causés par son exploitation basée sur des forages profonds de 1 000 à 3 000 mètres. L’exploitation du gaz de schiste est interdite dans plusieurs pays européens.