Mines : Gara Djebilet attise la convoitise des investisseurs
De nombreux investisseurs étrangers, notamment arabes, ont exprimé leur intérêt pour établir des projets de partenariat pour l’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, située dans la wilaya de Tindouf, considérée comme l’une des plus grandes mines de fer dans le monde avec des réserves estimées à plus de 3 milliards de tonnes. C’est ce qu’a indiqué le P-DG de l’entreprise nationale du fer et de l’acier (Ferral), Ahmed Benabbas.
Benabbas a fait savoir que des pays arabes, européens et asiatiques, dont le Japon, la Chine et la Turquie, « ont exprimé leur volonté d’établir des partenariats » dans le cadre du mégaprojet minier de Gara Djebilet, tout en annonçant la concrétisation prochainement d’un important partenariat avec un grand groupe chinois pour la création d’une joint-venture dédiée à la réalisation d’un projet pour l’exportation vers la Chine. Il a notamment signalé que des discussions sont en cours avec Algerian Qatari Steel (AQS) afin de lui fournir de la matière première sidérurgique.
Le même responsable a tenu à rappeler l’accord conclu jeudi dernier avec le complexe sidérurgique Tosyali de Bethioua à Oran, portant sur le lancement d’une unité de production de concentré de minerai de fer dans la wilaya de Béchar.
L’accord définit les mesures à entreprendre pour la création d’une joint-venture Ferral-Tosyali au mois de septembre, tout en garantissant les conditions nécessaires afin que la société entame directement la réalisation de la première usine, qui sera dans la wilaya de Béchar. Cette unité mixte de production de concentré de minerai de fer à partir de la mine de Gara Djebilet, avec une capacité de 500 000 t/an de concentré de minerai de fer à partir d’un million de tonnes de minerai, sera réalisée d’ici à 24 mois.
Concernant les grands projets structurants, notamment le projet stratégique intégré du phosphate, le même responsable a précisé qu’une société a été créée en partenariat entre le groupe industriel minier Manadjim El-Djazaïr (Manal) et le Groupe industriel Engrais et Produits Phytosanitaires (ASMIDAL) du côté algérien, et deux sociétés chinoises pour le partenaire chinois.
Cette société œuvre actuellement à finaliser toutes les études de faisabilité et celles techniques pour entamer effectivement la réalisation du projet, avant de le présenter au Conseil des participations de l’Etat (CPE) pour que soit prise une décision finale sur l’investissement, a-t-il ajouté.
S’agissant du projet d’exploitation du plomb zinc de Oued Amizour, le responsable a fait état de l’achèvement de plusieurs phases ainsi que de l’étude de faisabilité, des risques et des impacts environnementaux, indiquant que le groupe entend réaliser une usine pour valoriser le zinc afin de répondre à la demande locale et exporter l’excédent de production.
Par ailleurs, s’agissant de la nouvelle stratégie de valorisation et exploitation des produits miniers adoptée par le ministère de l’Energie et des mines, le président directeur général (P-DG) du Groupe Manadjim El-Djazaïr (Manal), Mohamed Sakhr Harami, a fait savoir que plusieurs unités de transformation des matières minières sont en cours de réalisation, dont certaines entreront en service les prochains jours.
Harami a précisé que « la stratégie adoptée par le ministère de l’Energie consiste à exporter les matières minières valorisées, ainsi que la réalisation d’usines à cet effet ».
« Nous avons entamé, au niveau du groupe, la réalisation de plusieurs usines de transformation, dont certaines entreront en service les prochains jours », a-t-il poursuivi.
Il a rappelé, dans ce sens, les usines de bentonite à Meghnia (Tlemcen), de carbonate à Sig (Mascara) et à El-Kheroub, outre l’unité de production de feldspath à Annaba et de dolomite à Oum El-Bouaghi), un des composants du fer.
Ces usines, qui sont au dernier stade de réalisation et dont certaines devraient être prochainement entrées en service, contribueront à assurer la disponibilité des matières premières nécessaires à l’industrie dans plusieurs secteurs.
Il convient de souligner que Gara Djebilet est considérée comme l’une des plus grandes mines de fer dans le monde, avec des réserves estimées à plus de 3 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes exploitables. Son développement permettrait à l’Algérie de se placer en tête de l’industrie sidérurgique et métallurgique en Afrique.
Pour la première phase d’exploitation, entre 2022 et 2025, Ferral prévoit une capacité de production variant entre 2 et 3 millions de tonnes de minerai de fer, avant de passer à un niveau de production allant de 40 à 50 millions de tonnes par an à partir de 2026. La même entreprise avait annoncé, en août dernier, l’extraction d’une première quantité de minerai de fer, estimée à 1000 tonnes.