Mineo : «J’ai voulu faire un film hautement patriotique»
Dans « les portes du soleil », le réalisateur français Jean-Marc Mineo soutient qu’il voulait mettre en lumière une histoire qui interpelle le patriotisme des Algériens dans une situation de menace.
Lors de la conférence de presse organisée jeudi à la salle Ibn Khaldoun à l’issue de la présentation de son film dont la sortie mondiale est prévue le 18 mars, Mineo a affirmé qu’il a réalisé « un film hautement patriotique avec des acteurs de qualité ».
Le film raconte une histoire de vengeance lors du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et qui revient sur les cicatrices qu’a laissé l’OAS, cette ancienne Organisation armée secrète qui a semé la terreur, la mort et l’effroi dans les rangs des Algériens ainsi que des Français d’Algérie, et dont on veut entretenir l’âme.
Un personnage sombre qui, à l’ombre des nuits d’Oran, tente de déclencher des opérations offensives avec l’aide de Slimane – interprété par Smaïn Faïrouze – un personnage crapuleux, qui pensait avoir toute la ville en main grâce à ses nombreux trafics.
Assoiffé de vengeance, fiévreux de rancune, il s’acharne avec violence sur les plus vulnérables. Sous l’œil vigilant des services secrets algériens, ce gang est infiltré par Jawad, – interprété par Zakaria Ramadane -, qui est aussi le producteur du film et homologué dans le Guinness des records pour ses performances en arts martiaux en 2000.
Ce jeune agent des renseignements revient de France à l’appel de son commandant, Linda, une jeune femme à la tête du département d’Oran, qui dirige l’opération pour mettre hors d’état de nuire Slimane et sa bande qui imposent leur loi en faisant un trafic de drogue et d’armes. Même si à un moment, le film prend un virage politique, le réalisateur explique que « ça me permettait de justifier la folie du personnage » incarné par Smaïn, « de le rendre plus méchant ».
La grande surprise de ce film est Lorie Pester ; cette jeune femme que nous connaissons tous comme étant une chanteuse pour adolescents, en a surpris plus d’un par son interprétation extraordinaire.
Lors de la conférence de presse, Lorie dit avoir bien étudié son rôle et a beaucoup joué avec ce regard sombre et glaçant, la posture et les gestes, en plus d’avoir été entraînée par Jean-Marc Mineo pendant trois mois et même durant les jours offs du tournage, aux arts martiaux. Bras droit de Slimane, Sanya, vorace à la gâchette facile, déséquilibrée qui refoule beaucoup de souffrances comme l’inceste et le viol subis durant son enfance, nous fait penser à Nikita.
Une véritable prouesse artistique. Parmi les acteurs algériens, nous retrouvons le grand Ahmed Benaïssa dans le rôle d’un mécanicien qui essaye de se détacher du gang de Slimane, mais trahi par sa nièce, – Sofia N. Kouninef dans le rôle de Lina-, barwoman au Pharaon, une boîte de nuit dont le propriétaire s’est endetté auprès du gang, qui a du mal à rembourser ses dettes et subit les pressions de Slimane.
Le plus décevant, c’est de voir la grande Bahia Rachdi dans un si petit rôle. Wali ou P/APC d’Oran préparant la venue d’étrangers pour la fête du cinquantième anniversaire de l’indépendance. Même si le long métrage est dénué de dialogues profonds, il faut dire que les cascades, les duels et les démonstrations de muscles le pimentent.
Ce film, qui a coûté quatre millions de dollars, met en avant le drapeau algérien et pour la première fois dans un film 100% algérien, nous voyons la brigade de recherche et d’intervention (BRI) débarquer à la fin pour mettre un terme à cette tentative d’attentat.
« Les porte du soleil » sera également diffusé dans pas moins de 200 cinémas français et « un peu partout dans le monde : Russie, Japon, Etats-Unis », nous fait savoir Jean-Marc Mineo. « Si nous avons pu voir le film aujourd’hui avec cette qualité d’image et de son, c’est grâce à un ami qui nous a prêté son projecteur DCP », nous dit Zakaria Ramadane.
Il faut souligner que les salles de cinéma en Algérie ne répondent pas aux normes internationales. Pour rappel, Jean-Marc Mineo, le réalisateur français dont le grand-père est né à Tizi Ouzou et l’épouse à Alger, revient sur cette terre ancestrale pour mettre en image l’amour du pays et le patriotisme. Lors de la conférence de presse, le réalisateur dit s’être inspiré du film « Under fire ». Si le choix du réalisateur s’est porté sur l’Algérie, c’est aussi parce que « j’en ai marre que là-bas (en France), on ne montre que des arabes qui posent des bombes ! Il y a aussi des héros de l’autre côté de la méditerranée ! «