Migrants subsahariens assassinés par la police marocaine à Melila : Des ONG espagnoles réclament une enquête – Le Jeune Indépendant
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Monde

Migrants subsahariens assassinés par la police marocaine à Melila : Des ONG espagnoles réclament une enquête

Le carnage de Melilla l’an dernier continue de susciter des réactions à travers le monde. L’assassinat d’au moins 37 migrants subsahariens par la police marocaine, juste devant les barrières frontalières avec l’enclave espagnole, a été largement condamné par la communauté internationale. L’indignation et la colère contre cette sauvagerie n’ont pas été suivies par des actions concrètes qui rétablissent les droits des victimes et de leurs familles.

De plus, on évoque très peu ou pas du tout de la situation des dizaines, voire de centaines de blessés parmi les migrants, touchés par l’escouade policière et les salves des tirs de policiers marocains. Certains ont été incarcérés dans les prisons marocaines, pour éviter leurs témoignages, alors que d’autres souffrent de mutilations et traînent des séquelles des tortures et autres atteintes à leur intégrité physique et morale.

Cependant, des ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales et des réseaux associatifs ne veulent pas baisser les bras et comptent aller jusqu’au bout dans cette affaire. Vendredi dernier, plusieurs ONG et associations espagnoles de défense des droits de l’Homme ont déposé une plainte devant le tribunal d’instruction de l’enclave espagnole de Melilla, pour réclamer l’ouverture d’une enquête « exhaustive et détaillée » sur ce qui s’est passé le 24 juin 2022.

Dans un communiqué conjoint relayé par l’agence Europa Press, les ONG Coordinadora de Barrios, le collectif Ca-Minando Fronteras, l’Association des étrangers en réseau, l’Association pour les droits de l’Homme d’Espagne et l’association Lab 38 ont indiqué qu’elles « rejetaient totalement les conclusions auxquelles est parvenu le bureau du procureur général de l’Etat sur cette affaire ».

« Nous estimons que le Parquet a mené une enquête insuffisante pour découvrir la vérité et tirer toute la lumière sur les graves violations des droits de l’Homme ce jour-là et qu’il n’a pas respecté les normes de justice, de vérité et de réparation auxquelles les victimes et leurs familles ont droit », ont écrit les ONG et les associations espagnoles.

La militante des droits de l’Homme et fondatrice du collectif Ca-Minando Fronteras, Helena Maleno, a indiqué aux médias que « cette plainte est la seule option laissée aux survivants, aux victimes et à leurs familles pour connaître la vérité, obtenir justice et réparation et pour que leurs voix et témoignages soient entendus, selon les normes de protection et de sécurité appropriées à leur situation, compte tenu des graves violations des droits commises ».

Allant dans le même sens, la porte-parole de l’association Lab 38, Sonia Ros, a indiqué que cette démarche a pour but de corriger le tort commis par le bureau du procureur général de l’Etat, soulignant qu’elles étaient « totalement confiantes » en la justice pour prononcer un verdict juste et rétablir les victimes dans leurs droits.

« Nous sommes confiantes en la justice pour mener une enquête indépendante et impartiale sur les faits dénoncés dans la plainte et dans laquelle sont identifiés les responsables de ce massacre », a indiqué Mme Ros, notant que l’Etat espagnol est soumis à des obligations en termes de respect des droits de l’Homme.

Pour rappel, lors de ce drame, près de 2.000 migrants subsahariens qui tentaient de franchir la frontière entre Nador (Maroc) et Melilla (Espagne) ont été brutalisés par les policiers marocains. Des vidéos et photos ont montré que ces derniers ont ouvert le feu sur les migrants. Après la fusillade, ces policiers ont continué à tabasser et frapper violemment les blessés et ceux qui avaient échappé aux tirs de balles, malgré les cris et les appels aux secours.

Selon des organisations des droits de l’Homme marocaines, il y aurait au moins 37 tués, alors que d’autres sources avancent un chiffre plus important (jusqu’à 70 morts), d’autant que beaucoup de migrants ne possédaient aucune pièce d’identité lors de ce carnage, d’où la difficulté d’identifier les cadavres.

Les autorités marocaines ont refusé toute enquête indépendante et ont empêché les investigations et les recherches souhaitées par les familles des victimes. Même l’ambassade du Soudan à Rabat, alerté par leurs ressortissants en situation irrégulière, a été interdit de faire des identifications sur certains corps.

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