Mezrag reconnait sans éprouver le moindre regret avoir tué des Algériens
Comment cet énergumène peut-il tenir de tels propos sur une chaîne TV sans provoquer de réaction officielle ? Avec un QI ne dépassant pas 60, cet ancien chauffeur continue de narguer les familles de victimes, se promenant sur les plateaux des télévisions, criant encore sa haine et affichant ses ambitions politiques. Si ses déclarations arrogantes sur une chaîne télé privée sont une grave insulte contre lse peuple, elles sont surtout une gifle donnée au pouvoir.
Le chef de l’Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, bras armé de l’ex-FIS, a choqué l’opinion publique nationale mercredi dernier avec ses déclarations provocatrices à une chaîne privée algérienne.
En effet, il aurait dit : « Oui j’ai tué des agents de police et de l’armée algérienne. » Le chef sanguinaire de l’AIS fait encore parler de lui. Sur le plateau de la chaîne privée, Madani Mezrag reconnaît avoir tué beaucoup d’Algériens sans éprouver le moindre regret : « Ils nous ont confisqué nos droits et nous étions dans une situation de légitime défense », a-t-il argué, se considérant plutôt comme une « victime » qui s’est « bien défendue ». Pour lui, ceux qui ont été assassinés par ses hommes méritaient bien la mort.
« Nous avons tué ceux qui voulaient nous tuer. Nous avons pris les armes pour défendre la voix du peuple et son choix politique », a-t-il affirmé sur cette chaîne de télévision. Madani Mezrag ira encore plus loin en refusant d’être désigné par le mot « repenti », car, précise-t-il, il ne s’est pas repenti.
« Je ne me repentirai que pour Dieu », a-t-il clamé, soulignant que son organisation (terroriste) avait déposé les armes suite à un accord signé avec l’état-major de l’Armée nationale populaire : « Nous avons cessé les hostilités conformément à cet accord qui garantissait à tous les membres de l’AIS de recouvrer leurs droits civiques et civils, dont celui d’exercer la politique » ajoute-t-il.
Prêt à reprendre les armes
Madani Mezrag, avec arrogance, déclare avoir assassiné et donné l’ordre d’assassiner. Il déclare aussi qu’il ne peut même pas compter le nombre d’assassinats qu’il a commandités.
L’homme indique même qu’il est toujours armé et ne regrette nullement ce qu’il a perpétré comme crimes, comme il est prêt à reprendre les armes. Récemment, il a affirmé que l’armée islamique du salut (AIS) conserve toutes ses structures et qu’elle est en contact permanent avec les autorités au niveau de toutes les wilayas.
Ce qu’il ne dit pas, c’est que son « armée », composée de quelque 5 000 éléments cantonnés dans les monts à Jijel, était forcée de rester sur place de peur de se frotter à son frère ennemi le GIA.
Ce chef d’une armée d’assassins est aujourd’hui à la tête de plusieurs biens immobiliers et jouit d’une véritable fortune.
De l’argent provenant du racket et de « dons » émanant de l’étranger. Il a d’ailleurs reconnu avoir bénéficié d’une importante somme d’argent de la part de Rabah Kebir, le dirigeant de l’ex-FIS exilé en Allemagne.
Rabah Kébir, président de l’ex-instance exécutive du FIS à l’étranger, Anouar Haddam, ancien dirigeant de l’ex-FIS, et Madani Mezrag, émir de l’AIS, sont au cœur d’un des derniers câbles publiés par WikiLeaks sur l’Algérie.
A l’origine de cet intérêt porté à ces trois personnalités islamistes par la diplomatie américaine, des entretiens qu’ils ont tous trois accordé à la presse en août 2006, où ils exprimaient leur soutien au président Bouteflika et à la charte pour la réconciliation nationale.
« Dans leurs interviews, ces dirigeants islamistes ont pris soin d’éviter les critiques contre le président Bouteflika, estimant apparemment qu’il n’est pas approprié de mordre la main qui les nourrit », est-il noté dans ce câble.
L’intérêt de ce mémo réside justement dans les commentaires faits par le diplomate qui souligne son incompréhension de voir Mezrag, qui vit en Algérie, « libre de donner des interviews à la presse sur des questions politiques, tout en étant au courant des restrictions de la charte et des mises en garde que les responsables gouvernementaux ont émises contre Mezrag et les autres.
Après quelque 200 000 morts, des milliers de disparus, des déplacés et quelque 20 milliards de dollars de dégâts, voilà que les acteurs de cette tragédie reviennent sur scène avec beaucoup d’arrogance.
Si certains responsables veulent occulter les massacres, les tueries collectives, les attentats à la bombe, les enlèvements perpétrés par les différents groupes terroristes, la mémoire collective est là pour le rappeler.
Alors que l’Algérie sombrait dans le chaos et la violence aveugle, les courants islamistes se regroupaient sans être inquiétés, pour soutenir ouvertement les tueries perpétrées tous les jours dans notre pays. Des souvenirs douloureux qui hantent aujourd’hui encore tous les Algériens.
Pourtant face au terrorisme, l’Algérie, fidèle à sa doctrine, a pour habitude de ne rien négocier.
Cela fait vingt ans que le peuple est en guerre contre cette bête immonde. Pourquoi alors continuer à tolérer des sorties médiatiques aussi provocantes et qui ne sauraient qu’exacerber la tension et réveiller de vieux démons ?