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Nationale

Meurtre de Nahel : RACISME INSTITUTIONNEL OU BRITISH LESSON

Faut-il faire des parallèles entre ce qui s’est passé en 2011 à Tottenham dans la banlieue londonienne et les émeutes qui embrasent actuellement dans les villes françaises ? Pour les observateurs, les exemples sont frappants.

Les politiques britanniques ont appris la leçon et ont, en toute urgence, compris les dessous des déviations racistes non seulement des forces de l’ordre, mais de l’administration et des institutions de l’Etat.

En Grande-Bretagne, il y a l’après Mark Duggan, ce jeune homme de 29 ans tué par la police en 2011 à Tottenham dans la banlieue londonienne. A l’époque, le Premier ministre James Cameron a décidé de lancer une véritable réforme de la procédure des contrôles d’identité et fouilles et de favoriser l’intégration dans la police et les structures étatiques de personnes issues des minorités ethniques. Dix ans plus tard, la Grande-Bretagne a un Premier ministre indien, alors que le maire de la capitale anglaise est d’origine asiatique.

Les violences qui émaillent les villes françaises, certes soudaines et destructrices, ne peuvent pas être imputées uniquement à des causes sociales. Le facteur ethnique y est pour beaucoup, notamment le phénomène des rapports de la police française avec des communautés immigrées, arabe, musulmane ou africaine. C’est cette question qu’il faut poser, comme le rappellent nombre d’observateurs. Car, on a toujours occulté cette orientation idéologique et politiquement dangereuse d’une bonne partie des syndicats de la police française, qui s’échine depuis des années à imposer un racisme institutionnel.

Les communautés ethniques en France, notamment celles qui vivent en marge ou dans les banlieues, ont dénoncé ce comportement policier, les dérives répressives, souvent déguisées par des artifices juridiques, appelant à cesser les persécutions et ce « regard raciste et dévalorisant ».

Paradoxalement, des médias plus proches de l’extrême droite s’évertuent encore à cacher la vérité et les dessous de ces émeutes de la colère en s’indignant des dégâts, des saccages et des pillages des commerces et des biens publics et privés.

Le phénomène de la discrimination et du racisme au sein de cette police française n’est pas encore à l’ordre du jour. C’est d’ailleurs ce point délicat que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a mis en exergue. Il demande à la France de « s’attaquer » aux problèmes de « racisme et discrimination » parmi les forces de l’ordre après la mort du jeune Nahel, 17 ans : « Nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s’attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité ».

En France, la montée de la pensée extrémiste a été permise et encouragée par le paysage médiatique et politique. Les autorités n’ont rien fait pour favoriser ou établir une concrète politique d’intégration des immigrés de troisième et quatrième génération. Depuis 1983 et la Marche des Beurs, quels remèdes ont été adoptés ? Rien. Quarante ans plus tard, ce multiculturalisme en France est dénoncé comme un communautarisme, porteur de repli identitaire. On stigmatise tout, de l’habit aux symboles, aux noms que portent ces personnes immigrés. C’est une situation qui provoque un rejet, un no man’s land atypique, une révolte contre toute politique d’assimilation ou de reniement des origines. Faut-il encore parler de leçon britannique ?



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