Meurtre de Chaïma : « On exige la peine de mort » – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Meurtre de Chaïma : « On exige la peine de mort »

Meurtre de Chaïma : « On exige la peine de mort »

L’horrible assassinat de Chaïma a relancé le débat sur l’application de la peine de mort contre les auteurs de ces crimes crapuleux. Son meurtre a suscité une vive émotion chez les algériens et les appels à l’application du «Qissas» se sont multipliés.

Contacté par Le Jeune Indépendant, l’avocat Nadjib Bitam, qui plaide pour l’application de la peine de mort, a qualifié le crime commis contre la jeune Chaima de crapuleux et impardonnable. Revenant sur les dits du procureur de la République près le tribunal de Boumerdès, l’avocat a fait savoir que le jeune Rayane a avoué avoir commis ce crime à  l’encontre de la jeune Chaima après l’avoir violé. Un crime qui ne peut avoir aucun justificatif.

Pour l’avocat, dans ce cas, n’importe quel juge d’instruction aurait demandé la peine de mort, car ce jeune savait bien ce qu’il faisait et il a même planifier son crime. Il a fait savoir, que le juge d’instruction a retenu contre le suspect les charges suivantes, «viol» et « homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, en utilisant la torture », et « actes sauvages ». Il a ordonné sa mise en détention à l’établissement pénitentiaire, jusqu’au parachèvement de l’enquête, puis son jugement.

Par ailleurs, l’avocat n’a pas omis de rappeler, que  le projet de la nouvelle Constitution évoque le droit à la vie, sauf dans ce genre de crime, où il faut appliquer la peine de mort. Pour lui, cela est une réclamation populaire avant qu’elle ne soit juridique.

Pour plus d’explication, M. Nadjib Bitam a fait savoir que les articles 261 et 263 du code pénal prévoient déjà la peine de mort, mais qui n’est pas applicable, vu que l’Algérie, dit-il, en ratifiant les conventions internationales des droits de l’homme, qui garantisse le droit à  la vie est condamné à  respecter le  moratoire sur la suspension de l’exécution de la condamnation à mort, adopté par 111 États.  L’interlocuteur plaide pour un référendum populaire qui donne le dernier mot au peuple, concernant l’application ou non de la peine de mort.

Pour sa part, le président de la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de le recherche (FOREM), le Professeur Mustapha Khiati, dénonce le crime « abject et crapuleux » commis contre Chaima. Un crime qui n’a rien à voir, selon lui,  avec l’humanité. Il inculpe la responsabilité de ce crime aux familles de l’assassin et de la victime. Il estime que  cette jeune fille n‘est qu’une   victime de sa famille avant qu’elle ne soit victime de son bourreau.

Pour le jeune Rayane, l’assassin de Chaima, le Pr. Khiati indique qu’il devait faire depuis longtemps objet d’un examen psychiatrique. « Sa famille et ses amis savaient qu’il était violent et agressif, ils devaient être des lanceurs de signes, mais ils n’ont rien fait pour lui éviter tout ça », regrette l’interlocuteur, qui ne manque pas de responsabiliser la famille de Chaima qui a selon lui, poussé leur fille à  quitter la maison et rejoindre son bourreau. Pour lui, l’État n’a aucune responsabilité  directe avec ce crime, mais c’est à l’entourage de la victime et du jeune tueur, plutôt qu’Incombe la responsabilité.

Afin d’éviter ce genre de tragédie, Khiati plaide pour la mise en place de toute une politique de prévention, car, selon lui, beaucoup de personnes malades et qui ont des penchants sexuels circulent parmi nous et présentent un danger pour nos enfants. «Ces gens-là, il faut les dépister d’où l’importance de mettre en place en urgence une politique de prévention», a-t-il recommandé.

Par ailleurs, Mustapha Khiati se dit favorable à l’application de la peine de mort contre certains criminels en Algérie, notamment, les violeurs et assassins d’enfants. Pour ce qui est des dernières déclarations du président Tebboune concernant les enlèvements, Khiati estime qu’il faut distinguer entre deux types d’enlèvements. «Il y’a ceux faits contre des mineurs qui ne dépassent pas 18 ans. S’il y a eu enlèvement et viol, il sera appliqué la peine maximale. S’il n’y a pas eu de crime, on peut demander la perpétuité», a-t-il expliqué.

Pour sa part, la militante féministe, Soumia Salhi contacté par Le Jeune Indépendant a dénoncé l’acte sordide de l’assassin, et regrette le fait que plusieurs cas d’assassinats de femmes, souvent par des procédés crapuleux,  ne sont pas signalés. «L’affaire Chaima  qui a suscité une grande indignation chez l’opinion publique n’est qu’un cas parmi d’autres et a fait qu’il y ait, selon elle, une obligation d’évoquer les autres cas de féminicides.»

Selon Mme Salhi, 38 féminicides ont été commis depuis le début de l’année en cours, contre 39 en 2019. «Ces cas ont été souvent rapportés par la presse, mais beaucoup ne sont pas signalés», regrette-t-elle.

Pour ce qui est du rétablissement de la peine de mort, la militante se dit contre cette peine, car pour elle, le droit à la vie est précieux.  Il faut dire que cet acte cruel a vite suscité une grande colère chez les algériens. Ces derniers et à  travers les réseaux sociaux,  se sont joints à l’appel de la maman qui demande l’application de la peine  de mort.

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