Meloni la semaine prochaine à Alger : De gros dossiers au menu
Giorgia Meloni, successeur de l’ex-Premier ministre italien Mario Draghi à la tête du gouvernement italien, se rendra dans les prochains jours en Algérie. C’est ce qu’a rapporté l’agence officielle italienne Nova.
Cette visite programmée depuis quelques semaines est considérée par Rome comme une étape importante dans la concrétisation de son plan baptisé «plan Mattei» pour l’Afrique, en hommage au fondateur du groupe italien Eni et qui a des rapports très particuliers avec l’Algérie.
Meloni ne cache point son ambition de transformer l’Italie en hub énergétique pour toute l’Europe. Les accords passés avec l’Algérie visent justement cet objectif, celle de garantir un approvisionnement conséquent en gaz non seulement l’Italie, mais aussi de permettre à ce pays de transformer cette énergie et de l’écouler vers d’autres clients potentiels, comme l’Allemagne, la France, la Slovénie, la Croatie ou l’Autriche. Des projets ont été lancés dans cette perspective, comme la mise en place d’une gigantesque plateforme de stockage et de transformation, ainsi que la construction de nouveaux gazoducs sur d’autres tracés.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le marché mondial du gaz, Rome cherche à s’affranchir de sa dépendance en gaz russe. En plus de sa diversification de ses fournisseurs, l’Italie a noué de relations privilégiées avec l’Algérie, ponctuées par des visites des présidents des deux pays, ainsi que la venue de l’ancien chef du gouvernement Draghi à Alger.
Cependant, dans le plan de Meloni, l’Algérie occupe une place prépondérante. Elle a recadré sa politique étrangère et surtout sa coopération économique avec le continent africain, en prenant en considération des spécificités de chaque partenaire et en s’imprégnant de la doctrine de Mattei.
«L’Italie adoptera une attitude non prédatrice, mais coopérative à l’égard du marché africain, de manière à imiter l’approche de M. Mattei», avait-elle assuré récemment.
L’Algérie comme partenaire énergétique fiable, Meloni veut aller plus loin en mettant sur la table des discussions le vieux projet du gazoducgazoduc Un gazoduc est une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression, la plupart du temps des hydrocarbures. Selon leur nature d'usage, les gazoducs peuvent être classés en trois familles principales : 1- gazoducs de collecte, ramenant le gaz sorti des gisements ou des stockages souterrains vers des sites de traitement. 2- gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation 3- gazoducs de distribution, répartissant le gaz à basse pression au plus près des consommateurs domestiques ou des petites industries. Galsi. En effet, l’Algérie s’apprête à doubler ses exportations de gaz pour atteindre un volume annuel de 100 milliards m3, et la réalisation de ce projet permettra à l’Italie d’accéder à des approvisionnements supplémentaires en gaz naturel afin de garantir sa «sécurité énergétique».
Sur ce dernier point, l’Algérie et l’Italie partagent la même vision de ce qu’est «la sécurité énergétique», contrairement à d’autres pays européens pour qui elle ne signifiait que «disponibilité de quantités suffisantes de gaz sur le marché».
Pour Alger, la sécurité énergétique n’est pas uniquement de «garantir l’approvisionnement» des marchés en gaz, elle engage également des «investissements» et des marchés à long terme. Le groupe ENI s’est déjà lancé dans des investissements importants dans l’amont gazier, l’exploration et la recherche.
Pour certains observateurs, cette visite de Meloni ne sera pas dominée par des dossiers du gaz, mais devrait également être l’occasion de procéder à des échanges de vue sur des projets en suspens, notamment dans des secteurs liés à l’industrie automobile, la pêche, la culture, l’agriculture et l’industrie manufacturière.