Djil El-Djadid : «Le désespoir est le plus grand ennemi du politique»

L’assistance était nombreuse ce lundi, dans la matinée, dans l’espace du petit théâtre de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l’occasion du meeting animé par le Dr Mokhtar Amokrane et Habib Brahmia, respectivement premier secrétaire et chargé de la communication du parti de Sofiane Djillali, Djil El-Djadid.
C’est le Dr Mokhtar Amokrane qui a pris la parole le premier pour mettre l’accent sur l’importance du rendez-vous électoral du 12 du mois en cours. Et pour faire adhérer l’assistance à son discours, l’orateur, qui a alterné entre le kabyle et le français dans leur forme la plus châtiée, a fait l’historique de son parti, tout en citant les batailles politiques qu’il a réussi à faire inscrire à son actif.
Le premier secrétaire de Djil El-Djadid, habitué au discours politique public, a commencé par signaler le rejet de son parti du projet du 5e mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika. Et de fil en aiguille, il a cité certains faits «héroïques» de la famille politique durant «ces années sombres de l’ère Bouteflika». «Durant cette époque, nous avons subi des arrestations, des intimidations et toutes sortes de pression», a-t-il indiqué en substance. Il a ensuite déclaré que l’implication, sans faille, de son parti dans le combat démocratique était dicté par l’impératif d’éviter à l’Algérie de tomber dans le chaos. «D’ailleurs, c’est dans cet objectif que nous avons signé le manifeste «El-Moudaouama», a-t-il expliqué.
Concernant le Hirak, l’orateur a dit tout de go que son parti avait adhéré à son combat dès sa création, le 22 février 2019. Le Dr Mokhtar Amokrane a même fait des éloges à l’endroit du Hirak en disant qu’à travers sa mobilisation, il avait sauvé l’Algérie et qu’à présent, il avait atteint son objectif. «Toujours est-il, a poursuivi l’orateur, il ne faut pas rester au stade des slogans», avant d’ajouter : «Aujourd’hui, il y a une réelle opportunité pour le changement.» S’agissant des raisons de la participation à ce rendez-vous électoral du 12 du mois en cours, le Dr Mokhtar Amokrane a dit que les conditions que nous avons toujours exigées, à savoir la création d’un organe indépendant d’organisation et de surveillance des élections, sont à présent bel et bien réunies». «En revanche, en 2017, a-t-il précisé, nous avons boycotté les élections législatives car cette institution n’existait pas».
En conclusion, le premier secrétaire de Djil El-Djadid a appelé les Algériens à participer à la construction et à l’édification d’un nouveau régime politique «dès lors que l’ancien est désormais tombé». Pour sa part, Habib Brahmia, faisant alterner l’arabe dialectal et le français, a dit d’emblée que son parti a toujours défendu le pragmatisme politique. Il a signifié à l’assistance que même si le grand mérite revient au Hirak pour avoir réussi à mobiliser les Algériens afin de sauver l’Algérie du chaos, il reste cependant figé dans son action car il n’est pas porteur d’un projet politique et, par conséquent, il faut laisser à présent la place aux partis politiques».
Le chargé de communication de Djil El-Djadid a ajouté qu’il ne faut surtout pas laisser la mouvance islamiste exploiter les acquis du Hirak. «Ces acquis en question, qui sont nombreux, doivent être pris en charge par la mouvance démocratique», a-t-il relevé. Conscient de l’impact de son discours à Tizi Ouzou, Habib Brahmia a lancé « une bombe ». «Beaucoup de partis politiques ont supprimé de leurs dépliants les slogans en tamazight qu’ils placardent en dehors de la Kabylie.
Une telle démarche incite à abandonner l’un de nos plus grands acquis, à savoir la reconnaissance du tamazight comme notre langue nationale et officielle», a-t-il déclaré. Pour cette révélation, l’orateur a été ovationné par l’assistance. Habib Brahmia a enfin dit que le plus grand ennemi du politique est le désespoir et, de ce fait, «il ne faut absolument pas que la mouvance démocratique soit hors-jeu». Selon l’orateur, l’exercice parlementaire est un excellent moyen pour le changement d’où, justement, l’intérêt de ces élections. Il convient de relever enfin que parmi
cette liste de candidatures présentée par Djil El-Djadid, et où figure le président de la célèbre association culturelle et scientifique dénommée «Amusnaw», El-Hachemi Touzène en l’occurrence, architecte de formation, jouit de l’appui de nombreuses associationsdont l’Association des enfants de moudjahidine de la wilaya de Tizi Ouzou, laquelle est présidée par Rabah Mouloudj.
D’ailleurs, à l’occasion de ce meeting, cette association a fait lire sa déclaration à travers laquelle elle a appelé l’électorat à participer massivement au scrutin de samedi prochain. Dans ce même appel, son auteur a appelé les Algériens à la vigilance et à contrecarrer les plans diaboliques visant l’Algérie, élaborés aussi bien par l’ennemi intérieur que celui extérieur.
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