Médicaments et molécules innovantes anticancéreux : La PCH devrait doubler le budget à 30 milliards de DA

Le montant global du budget pour l’achat des médicaments anticancéreux pourrait doubler cette année et atteindre 30 milliards de dinars. C’est ce qu’a indiqué, ce mardi, Samir Ferhat, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH).
A l’occasion de la reconduite, dans quelques jours, des marchés qui sont déjà signés avec les fournisseurs, le DG de la PCH a expliqué que, pour l’année 2024, la liste et les quantités de médicaments anticancéreux est toujours en cours de finalisation, et ce dans l’objectif de faire bénéficier les malades atteints de cancer des molécules innovantes et, par conséquent, cela exigerait un budget beaucoup plus conséquent. Soulignant que l’Etat avait débloqué, en 2023, une enveloppe de 15 milliards de dinars pour acheter 31 molécules, M. Ferhat a précisé que pour cette année, ce montant sera probablement doublé.

Le DG de la PCH, Samir Ferhat.
Le DG de la PCH a affirmé que « pour moderniser la gestion de la PCH, la situation exige l’intégration des technologies de pointe, telles que l’automatisation des processus et l’intelligence artificielle pour l’analyse des données, des prévisions et des besoins ». Ces mesures entrent dans le cadre des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté dimanche dernier, lors de la réunion du Conseil des ministres, sur l’actualisation et la modernisation du système de gestion des pharmacies centrales suivant un système de veille, a souligné M. Ferhat
Il a ajouté qu’un dispositif de numérisation de toutes les procédures est en cours de réalisation, et dont les premières phases ont été achevées, précisant qu’un projet assujetti à un cahier des charges est au niveau de la direction de l’informatique de la PCH pour permettre la surveillance des niveaux de stock, la régulation entre les hôpitaux et l’intégration de bons de commande électroniques, déjà opérationnels dans 633 hôpitaux.
Concernant la numérisation du fichier des malades atteints de cancer, il a révélé que la PCH détient déjà une première liste par rapport aux besoins des malades en termes de produits innovants. Il a ajouté qu’avec la possibilité de l’accès de la PCH à la plate-forme et au registre ouvert au niveau du ministère « nous aurons, avec précision, le nombre de malades, avec leurs initiales et leurs besoins », a-t-il déclaré, ajoutant qu’« actuellement, nous travaillons sur les chiffres existants et nous ajoutons les 45 000 nouveaux cas qui arrivent chaque année dans les hôpitaux ».
Par ailleurs, en application des instructions du président de la République, qui a ordonné de tâcher d’éviter à l’avenir toute perturbation des approvisionnements en médicaments, notamment les anticancéreux, le premier responsable de l’acquisition des médicaments hospitaliers a indiqué qu’une cellule de veille a été installée il y a plusieurs mois au niveau du ministère de la Santé. « Elle permet de lancer des alertes lorsqu’il y a des tensions ou des perturbations dans la disponibilité de ces produits », a-t-il expliqué.
Concernant les raisons des perturbations cycliques de certains types de médicament, notamment les anticancéreux, M. Ferhat a affirmé qu’« à l’exception de trois produits qui sont en rupture, car abandonnés par les fabricants au profit d’autres molécules plus rentables financièrement, tous les autres produits oncologiques sont disponibles ».
Il a reconnu que durant les deux dernières années, des perturbations et des ruptures ont touché 124 produits d’oncologie, dont 24 étaient en rupture totale. Il a ajouté : « Aujourd’hui, et vous pouvez le vérifier, tous les produits sont disponibles. »
Le DG de la PCH a souligné qu’« il est impératif de renforcer la confiance entre la PCH et les hôpitaux » mais aussi « entre les professionnels de la santé et les patients pour une meilleure coordination afin de permettre une disponibilité de tous les produits ».
Toutefois, il a relevé deux contraintes majeures qui pèsent sur la disponibilité des traitements, en l’occurrence la coordination dans l’expression des besoins des hôpitaux en médicaments et le retard accusé dans l’approvisionnement des produits par rapport aux fournisseurs, surtout quand il s’agit de ceux qui détiennent des positions monopolistiques par rapport à l’enregistrement.
Il a déploré que « malgré le fait que tous les appels à concurrence soient engagés à temps et que les contrats soient signés dans les délais avec les fournisseurs, la position monopolistique perdure car elle est justifiée par l’intérêt d’un fournisseur à la fabrication et la vente de ces produits ». Face à cette situation, M. Ferhat a lancé un appel au ministère chargé de la régulation du marché pour orienter les investissements vers les produits concernés, et ce afin de contribuer à la diversification des sources d’approvisionnement et, par conséquent, d’éviter toute situation monopolistique.
Il convient de rappeler que dimanche dernier, lors de la réunion de la commission regroupant des représentants de la PCH, du ministère de la Santé et ceux de l’Union nationale des opérateurs pharmaceutiques (UNOP), la problématique de la production d’un certain type de molécule par un seul producteur a été posée.
Le président de l’UNOP, le Dr Abdelouahed Kerrar, avait expliqué que le fait qu’« un certain type de molécule soit produit par un seul producteur implique toujours un risque de manque de disponibilité, que ce soit à cause de problèmes de stabilité, de disponibilité de matières premières ou d’intrants, ou encore de perturbations au niveau mondial ». D’où l’importance de trouver des solutions réglementaires afin de se mettre à l’abri de tout risque de pénurie ou de tension, selon le Dr Kerrar.
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