Médicaments: Campagne de promotion de la production nationale

La promotion de la qualité et de la fiabilité des médicaments fabriqués localement a été au centre de la campagne de formation initiée par le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo). C’est ce qu’a fait savoir ce dimanche au Jeune Indépendant son président Karim Merghermi.

Face aux campagnes diffamatoires visant à porter atteinte à l’industrie pharmaceutique nationale, le défi pour l’Algérie consiste à renforcer les campagnes d’information portant sur la qualité de cette production auprès des médecins et des pharmaciens.

C’est dans cet esprit que le Snapo organise, en partenariat avec le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, des journées de formation animées par des experts et des directeurs centraux de la tutelle, portant sur la conformité de cette production avec les normes internationales ainsi que le contrôle permanent de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et le suivi du Centre de pharmacovigilance.

Le président du Snapo a précisé que cette formation continue des pharmaciens a débuté l’année dernière dans plusieurs wilayas, notamment à Aïn Témouchent, Mostaganem, Sidi Bel Abbès, El-Tarf, Ouargla, et Msila.

L’industrie pharmaceutique en Algérie a accompli des avancées notables, plaçant les médicaments génériques fabriqués localement au cœur de la réponse aux besoins nationaux en médicaments.

Actuellement, ces médicaments représentent plus de 70 % des solutions médicales du pays, témoignant d’une confiance grandissante envers la qualité des produits nationaux.

Lors d’une journée de formation à Djelfa, portant sur le rôle de la pharmacie d’officine dans la promotion de l’industrie pharmaceutique nationale, les grandes avancées de l’Algérie dans le domaine de la production pharmaceutique ont été mises en avant. Ainsi, l’accent a été mis sur le saut qualitatif réalisé par l’industrie pharmaceutique nationale.

Le Dr Meghermi a tenu à souligner que les performances des producteurs locaux ont prouvé leur efficience durant la période de la pandémie du Covid. Il a affirmé que cela a démontré la pertinence du choix stratégique de l’Etat algérien d’investir dans la production nationale, notamment les génériques, avec l’objectif d’assurer la sécurité sanitaire de la nation.

Il a ajouté qu’il existe de nombreux projets de production de médicaments à « haute valeur ajoutée » en perspective, notant que la stratégie nationale du secteur « ne s’est pas limitée à la production de médicaments génériques classiques, mais s’est élargie au développement des biothérapies et des médicaments bio-similaires, notamment pour le traitement des cancéreux »

Fort de ce constat, le président du Snapo a exprimé sa consternation face à la campagne virulente menée dernièrement contre la qualité de la production nationale.

Il a estimé que « si cette campagne avait été menée au début du lancement des médicaments génériques, cela aurait été compréhensible, mais cela fait près de trente ans que ces traitements ont fait leurs preuves, surtout pour les malades chroniques ».

Il a ajouté que cette campagne, menée par certains lobbies, est d’autant plus infondée qu’actuellement, l’Algérie a d’ores et déjà commencé à cibler l’exportation vers d’autres pays dans le Continent africain, mais également vers certains pays d’Asie, d’Amérique latine et même certains pays européens. Il a indiqué que cela prouve la qualité et l’efficacité des médicaments fabriqués en Algérie.

Le Dr Meghermi a relevé de ce fait que le principal défi est de convaincre les médecins ainsi que les pharmaciens de ville quant à l’efficacité de la production nationale, d’autant plus que dans les villes intérieures persiste encore la mentalité de préférer les médicaments importés au détriment des produits nationaux.

Cette conviction est ancrée non seulement chez les citoyens mais également chez certains médecins et pharmaciens, s’est-il désolé.

En outre, le président du Snapo a affirmé que le pharmacien d’officine a joué un grand rôle dans la promotion de la production nationale, notamment en utilisant le droit de substitution de la loi de la santé ou bien le code de déontologie.

Ce droit permet aux pharmaciens de substituer un médicament princeps par un autre médicament générique, a-t-il expliqué, insistant sur les efforts déployés par les pharmaciens pour convaincre les malades de prendre le médicament générique fabriqué localement.

Ainsi, malgré les doutes initiaux, ces médicaments ont prouvé leur conformité avec les normes internationales, dépassant même les attentes en termes d’efficacité.

La confiance des professionnels de la santé et des patients s’est notamment concrétisée, avec près de 90 % des ordonnances délivrées actuellement en officines qui sont des médicaments génériques.

Par ailleurs, le Dr Meghermi a souligné que dans le contexte actuel, où l’importation peut influencer la dynamique de la production nationale, il est essentiel que le ministère mette en place des politiques proactives pour préserver et promouvoir l’industrie pharmaceutique locale.

Il a relevé le fait que les incitations financières, y compris des régimes fiscaux avantageux, sont cruciales pour maintenir la compétitivité des produits locaux sur le marché.

Selon lui, il est impératif d’établir un équilibre entre les incitations à la production locale et les programmes d’importation, estimant que cela « contribuera à renforcer la position des produits fabriqués localement sur le marché national ».

Le président du Snapo a ajouté que les bonnes pratiques de fabrication et les normes de contrôle de qualité doivent être rigoureusement appliquées pour maintenir la crédibilité et l’efficacité des produits locaux.

Il a souligné l’importance de campagnes de sensibilisation et des événements promotionnels, mettant en lumière l’engagement de l’industrie pharmaceutique envers la qualité de la production.