Médicaments anticancéreux : Un couloir vert pour faciliter l’importation des traitements
La détresse des malades cancéreux accentuée par le manque criant de médicaments anticancéreux a enfin fait réagir le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Ce dernier a fait savoir ce mercredi que des facilitations ont été accordées pour l’importation des traitements anticancéreux afin d’assurer l’approvisionnement de la Pharmacie centrale des Hôpitaux (PCH). C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère.
Lors d’une séance de travail consacrée à l’examen et le suivi de la disponibilité des médicaments utilisés dans le traitement des patients cancéreux, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed a affirmé que « l’attribution immédiate des programmes d’importation et des autorisations spécifiques aux médicaments anticancéreux s’effectuait à travers un couloir vert mis en place par le ministère, pour l’approvisionnement de la Pharmacie centrale des Hôpitaux (PCH) »
Le premier responsable du secteur a souligné que l’enregistrement des médicaments Biosimilaires et génériques par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) permet une diversification et sécurisation des sources de financement à même de renforcer la disponibilité de ces médicaments. Il a précisé notamment que cette opération contribue à une baisse des prix dans le cadre des appels d’offres de la PCH.
Par ailleurs, le ministre a donné des orientations relatives à « la nécessité du suivi continu de la disponibilité et la traçabilité du circuit de ces produits, permettant une meilleure couverture et prise en charge des patients cancéreux », ajoute le communiqué.
La rencontre était également une occasion pour rappeler que la promotion de la production nationale est nécessaire pour garantir une disponibilité continue de ces médicaments.
A cet effet, un comité réunissant les services du ministère, l’ANPP et les experts cliniciens en oncologie sera bientôt installé en vue de la promotion de la production nationale et l’orientation de l’investissement dans ce domaine, a conclu le communiqué.
Il convient de souligner que depuis plusieurs mois, les malades cancéreux, notamment ceux atteints de leucémie, font face à une grave pénurie de médicaments, indispensables pour le traitement des cancers. Devant les carences répétitives, les médecins étaient obligés de demander aux malades de se procurer ces médicaments pour entamer leur chimiothérapie.
Chagriné, Cherif jeune papa de trois enfants, a raconté au Jeune Indépendant le calvaire qu’il a vécu en accompagnant sa défunte épouse atteinte de leucémie aigue, lorsqu’elle était hospitalisée à l’hôpital de Beni Messous.
« Ordonnance à la main et le téléphone collé à l’oreille, je courais comme un fou à tous les sens, pour essayer de trouver le rubidomycine », un médicament anticancéreux utilisé dans le traitement des leucémies aigues, indisponible dans plusieurs hôpitaux de la capitale.
«Les médecins m’avaient demandé de ramener ce médicament pour ma femme, mais il était introuvable en officines», a-t-il dit, expliquant que ce médicament n’est disponible qu’à la Pharmacie Centrale des Hôpitaux ou dans les hôpitaux.
Les larmes aux yeux, Chérif raconte comment il passait sa journée entre la banque de sang de l’hôpital et l’administration, dans une file d’attente interminable et sans priorité pour les cas graves pour récupérer des plaquettes de sang pour sa femme. Etonnement, il incombe aux familles des patients de les fournir au service d’Hématologie.