Médéa : Quand les horloges tinteront de nouveau ?
Chacun se souvient de ces horloges placées sur les façades des principaux édifices publics (mairie, écoles) et de la vieille mosquée Masdjid El Hanafi de la capitale du Titteri qui rythmaient le temps et l’activité de la cité par leurs tintements qui se faisaient entendre à chaque heure de la journée.
La ville de Médéa comptait plusieurs horloges mécaniques comme évoqué avec beaucoup de nostalgie par les anciens habitants, ces derniers n’en continuent pas moins de se désoler de l’apathie des autorités pour restaurer ces « reliques » témoins de leur passé où l’ordre des choses était respecté.
Des élus ont installé, il y a quelques années, des montres électroniques accrochées à des pylônes d’éclairage public du centre-ville, mais toutes ces montres sont maintenant à l’arrêt ou dégradées sous l’effet de la patine du temps et du climat.
L’on se souvient toujours de ces horloges qui surmontaient les édifices publics tels que le siège de la mairie ou de l’école primaire Beldjebbès qui donnaient l’heure par leurs sonneries et par la vue de leurs aiguilles. Certaines ont disparu du paysage du centre-ville et dont il ne reste que des reliques dont les aiguilles indiquent l’heure de leur mort.
Selon certains spécialistes, il ne faut pas de gros investissements pour donner vie à ces machines ainsi qu’au cadran solaire pour donner l’heure, restituer une partie de la mémoire de la ville et, par la même occasion, rendre service aux personnes âgées qui n’utilisent pas de téléphones portables.
Même tombées en désuétude, les horloges mécaniques sont toujours d’une grande utilité et font partie des objets à valeur culturelle et même artistique puisqu’elles sont aussi des éléments de décor du milieu urbain.
Il faut noter également l’installation, il y a quelques années par les services de la wilaya, d’un panneau d’affichage électronique au niveau d’un carrefour mais qui n’a jamais fonctionné pour des raisons encore inconnues.
Car, un panneau électronique est, outre un support d’affichage des informations destinées au grand public par les collectivités locales (wilaya et commune), il est aussi un cadran où l’heure et la température ambiante sont indiquées.
Il convient de rappeler aussi qu’un cadran solaire datant du début du siècle dernier est devenu quasiment invisible, étant situé au niveau supérieur du bâtiment abritant le musée national populaire des arts et traditions populaires situé près d’une place publique.
En effet, ce cadran est toujours un précieux, étant un objet d’ornement même si les lignes qui traversent sa surface ont perdu leur couleur. Comme chacun sait, le cadran solaire est aussi un instrument qui permet de donner le temps grâce aux lignes horaires qui y sont dessinées par la lecture directe de l’ombre d’une feuille de vigne projetée sur sa surface. Outre l’heure, le cadran donne des indications sur les solstices d’été et d’hiver, ainsi que le mois, par le biais de l’ombre de la feuille de vigne qui le surplombe.
Parmi les indications qui figurent sur sa surface plane, on peut lire cette inscription située au bas du cadran qui explique que la présence de la ligne rouge représente « la méridienne du temps universel sur laquelle se règlent les horloges.»
Bien qu’ayant survécu aux péripéties des événements et à la patine du temps, le cadran solaire ne semble pas avoir attiré l’attention des uns et des autres pour sa restauration d’autant que le bâtiment qui abrite le musée a fait l’objet d’importants travaux d’aménagement.