Médéa : Haouch El-Bey, un patrimoine à préserver

Figurant parmi les principaux sites historiques de la région du Titteri, Haouch El-Bey mérite que les autorités en charge du patrimoine ancien mettent les moyens nécessaires pour sa préservation, et ce avant sa dégradation totale. C’est en fait une représentation de la souveraineté durant la présence ottomane.
En effet, l’endroit a été utilisé comme forteresse par le pouvoir beylical et a servi à la défense de la ville contre l’invasion par les colonnes françaises à leur arrivée dans la capitale de la province du Titteri.
Pour rappel, le vestige a été construit vers 1774, selon les travaux de recoupement de plusieurs sources historiques et archéologiques qui font remonter sa création à celle de Dar El-Bey située au centre de la ville de Médéa. Cette dernière a été utilisée comme résidence d’hiver du bey, selon les indications fournies par Ismail Allal, responsable des sites archéologiques à la circonscription archéologique de l’OGEBC (Office de gestion et d’exploitation des biens culturels) de Médéa.
Le site Haouch El-Bey a, pour sa part, servi de résidence d’été aux différents beys qui se sont succédé à la tête du beylik du Titteri. Il a fait l’objet de plusieurs destructions et transformations par les forces coloniales pour abriter leurs chevaux et a été utilisé après l’indépendance par des entreprises locales et, plus tard, par des familles qui ont fui le terrorisme durant la décennie noire.
Les autorités locales et centrales sont interpellées pour sauver ce qui peut encore être sauvé, dit le responsable des sites archéologiques à la circonscription archéologique de l’OGEBC de Médéa, pour qui il y a urgence pour ne pas laisser l’endroit se dégrader davantage car il représente une partie de la mémoire collective et un patrimoine hérité d’une période importante de l’histoire du pays.
La démarche pour sa sauvegarde réside d’abord dans son classement, avant toute entreprise de restauration, étant entendu que toutes les conditions pour le classement de ce patrimoine historique sont réunies et qu’il a fait l’objet de travaux de nettoiement et d’une journée ouverte au public, organisée à l’occasion de la clôture du mois du patrimoine, selon le même responsable.
L’idée, a-t-il dit, est d' »attirer l’attention sur la préservation et la valorisation de l’endroit afin d’aider à sa restauration en vue de sa transformation en musée, dans une perspective de conserver et de constituer des collections de pièces archéologiques qui sont aujourd’hui dispersées à travers le territoire de la wilaya ».
Le souhait exprimé est que le site Haouch El-Bey soit restauré pour être transformé en musée, eu égard à son intérêt historique et patrimonial pour la région, ayant été une résidence d’été des beys, notamment le dernier bey du Titteri, Mustapha Boumezrag.
Le site est considéré comme un centre de souveraineté par excellence. Il a été utilisé par l’occupant français pour marquer la fin de l’histoire de la présence ottomane en Algérie, sachant que la présence ottomane a commencé en 1516 et s’est étalée sur une période ayant dépassé 3 siècles, est-il précisé.