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Nationale

Marwa Abou Dagga, une Palestinienne installée à Alger : « Depuis le 7 octobre, je n’ai plus goût à la vie »  

Marwa Abou Dagga, une Palestinienne installée à Alger : « Depuis le 7 octobre, je n’ai plus goût à la vie »  
A woman walks carrying an infant in the playground of a school run by the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees (UNRWA) agency that has been converted into a shelter for displaced Palestinians in Khan Yunis in the southern Gaza Strip on October 25, 2023, amid the ongoing battles between Israel and the Palestinian group Hamas. (Photo by Mahmud HAMS / AFP)

Elle garde les yeux rivés sur le téléviseur, sur les images des corps morts ou blessés qui défilent en boucle. C’est le seul moyen de savoir si les frappes aériennes ont touché son quartier et sa famille.

Contactée par le Jeune Indépendant, Marwa Abou Dagga, originaire de Gaza, vit très mal ce qui se passe dans son pays depuis presque cinq mois. « C’est un sentiment très difficile. Mon cœur et mon âme sont tout le temps dans mon pays et avec ma famille. Je ne quitte pas les chaînes d’information, surtout lorsque les moyens de communication sont coupés », a indiqué Marwa, les larmes aux yeux. « Le sentiment de chaleur, la sécurité, la disponibilité de la nourriture et une vie sûre sont devenus pour moi une trahison envers eux. Bref, depuis le 7 octobre, ma vie est devenue sans goût », a-t-elle confié.

Abandonnées à leur triste sort, raconte Marwa, les femmes de Gaza sont dans une précarité sans précédent. « Les femmes de Gaza n’ont plus rien. Ni soins, ni nourriture, ni sécurité… Elles ont tout perdu. Elles n’ont même plus de larmes pour pleurer… Elles vivent dans l’isolement, elles sont exposées à la violence physique et psychologique, au harcèlement et à l’interdiction de visites », témoigne la jeune maman au cœur plein.

Lors de la récente guerre dans la bande de Gaza, a-t-elle poursuivi, des femmes âgées, des mineurs et des femmes avec leurs enfants ont été « arrêtées et soumises à des sévices dégradants, des conditions de détention et de traitement des plus humiliantes ».

Reprenant son souffle, cette jeune maman, venue s’installer en Algérie depuis presque une année, ne cache pas sa fierté d’appartenir à un peuple résistant. A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des femmes, elle raconte l’histoire de la lutte de la femme palestinienne contre l’occupation, insistant sur son rôle dans la formation de plusieurs générations pour la défense de la patrie.

« Mère de martyr, sœur de prisonnier et ancienne captive aussi, la femme palestinienne subit toujours les tyrannies de l’occupant sioniste, mais grâce à la force de sa résilience, elle a pu occuper une place particulière dans la société palestinienne, à travers sa participation à toutes les formes de résistance. Elle motive ses enfants à poursuivre leurs études et leur apprend l’amour de la patrie », a souligné Marwa Abou Dagga.

La femme palestinienne, a-t-elle indiqué, a beaucoup souffert de l’occupant sioniste. Elle a été emprisonnée et a été victime de meurtre et de torture. « Elle est celle qui a soutenu sa famille et ses enfants, et qui a résisté en faisant face à l’occupation, partout en Palestine, dans des conditions difficiles telles que le siège, le meurtre, l’arrestation et la privation des droits humains légitimes les plus élémentaires », a-t-elle ajouté.

Revenant à la guerre, Marwa affirme que sa famille a perdu 150 martyrs, parmi eux « ma cousine et ses enfants qui sont toujours sous les décombres. J’ai aussi perdu deux autres cousins et récemment ma grand-mère en raison du manque de médicaments et de soins ». « C’est la première fois que je me suis sentie seule. Je n’ai pas trouvé de consolation et je n’étais pas avec eux pour partager leur douleur. J’aurais aimé être à Gaza à ce moment-là », a confié la jeune Marwa dépitée.

 « Nous avons perdu notre famille mais nous avons aussi perdu nos souvenirs et nos maisons dans lesquelles nous avons grandi et où nous étions tous rassemblés », a-t-elle déploré.

Loin de sa famille, Marwa Abou Dagga dégage un sentiment de faiblesse et d’incapacité devant ce qui se passe dans son pays. Elle vit dans la peur au quotidien de perdre d’autres membres de sa famille. « Au moment où les femmes du monde entier célèbrent leur journée internationale, les femmes palestiniennes sont en deuil et ne jouissent d’aucun de leurs droits, même les plus élémentaires », a-t-elle souligné.

 



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