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MENASahel

Maroc: cinq ans de prison pour le journaliste Raissouni

Maroc: cinq ans de prison pour le journaliste Raissouni

Le comité de soutien du journaliste marocain Soulaimane Raissouni et plusieurs organisations internationales ont dénoncé samedi sa condamnation la veille, lors d’un procès qualifié de boucherie judiciaire, à cinq ans de prison et réclamé sa libération dans l’attente d’un procès en appel « équitable ».

Depuis mai 2020, M. Raissouni, rédacteur en chef du quotidien privé Akhbar Al Yaoum, est en détention provisoire à la suite d’une plainte d’un militant LGBT pour « agression sexuelle », des faits qu’il conteste.

Ses soutiens et ses proches dénoncent un « procès politique » et qualifient de « critique » l’état de santé du journaliste de 49 ans, qui a entamé une grève de la faim il y a 93 jours pour protester contre une « grande injustice ».

La dernière fois que le journaliste est apparu devant la cour, le 10 juin, il marchait en titubant, son corps amaigri et la peau sur les os.

Au Maroc comme à l’étranger, des défenseurs des droits humains, des intellectuels ou des responsables politiques réclament sa libération provisoire.

Le comité de soutien du journaliste, composé de militants appartenant à divers associations locales de défense des droits humains, a « condamné fermement (un) verdict injuste (…) aussi sévère qu’incompréhensible ».

Dans son communiqué, il dénonce le fait que le tribunal « n’a présenté devant la défense aucune preuve et n’a entendu aucun témoin ».

Face aux critiques, les autorités marocaines mettent en avant l’indépendance de la justice et la conformité des procédures.

Il a été condamné à cinq ans de prison, une peine assortie d’un dédommagement au plaignant de 100.000 dirhams (plus d’un million cinq-cents milles DA).

A peine la sanction prononcée, des voix de protestation ont rompu le silence dans la salle et avant même la levée de l’audience, ses proches et avocats, dépités, sont partis.

« C’est une boucherie judiciaire, comment peut-on condamner un accusé en son absence? C’est du jamais vu! Le verdict est à l’image de ce procès », a déclaré à la presse Me Miloud Kandil, un des avocats de M. Raissouni.

Soulaimane Raissouni avait été arrêté en mai 2020 après une publication Facebook du plaignant –qui utilise un pseudo– l’accusant de l’avoir « agressé sexuellement ».

Après l’arrestation du journaliste, une pétition de soutien signée par une centaine de défenseurs des droits humains, personnalités politiques et intellectuels avaient dénoncé le « ciblage des journalistes et des défenseurs des droits humains critiques à l’égard des autorités, avec les mêmes méthodes basées sur des accusations sexuelles ».

M. Raissouni signait régulièrement des éditoriaux critiquant les autorités dans son journal Akhbar Al Yaoum qui a cessé de paraître en mars dernier. En 2019, sa nièce Hajar Raissouni, reporter au même journal, avait été condamnée à un an de prison pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage » avant d’être graciée par le roi Mohammed VI.

Et le fondateur de ce quotidien Taoufik Bouachrine avait été condamné à 12 ans de prison en 2018, une peine alourdie à 15 ans en appel, pour des violences sexuelles qu’il a toujours niées.



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