Marché du gaz en Europe : L’envolée des prix se poursuit

Le gaz naturel poursuivait son envolée ce mardi et rien n’indique que le marché va connaitre une stabilité avant le début de l’automne. Une situation qui s’est amplifiée avec les incertitudes portant sur les livraisons de gaz russe en Europe via le gazoducgazoduc Un gazoduc est une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression, la plupart du temps des hydrocarbures. Selon leur nature d'usage, les gazoducs peuvent être classés en trois familles principales : 1- gazoducs de collecte, ramenant le gaz sorti des gisements ou des stockages souterrains vers des sites de traitement. 2- gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation 3- gazoducs de distribution, répartissant le gaz à basse pression au plus près des consommateurs domestiques ou des petites industries. Nord Stream 1. Pour les experts, cela a ravivé les craintes d’une crise énergétique qui pourrait provoquer une récession sur le Vieux-Continent.

Ce mardi, peu avant 08h00, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, bondissait de 13,17% à 276,75 euros le mégawattheure (MWh), après avoir touché la veille les 295 euros, un niveau inédit depuis les séances très volatiles des premières semaines de l’invasion russe de l’Ukraine mi-mars.

Il faut souligner que le géant gazier russe Gazprom a annoncé vendredi dernier que ses livraisons de gaz à l’Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance ».

Pour Ludwig Möhring, directeur de l’Association des producteurs allemands de pétrole, gaz et de la géothermie (BVEG), « cette nouvelle met en lumière deux risques: que la Russie « prétende à tort qu’elle ne peut pas rouvrir le gazoduc », en prétextant un nouveau problème technique, ou qu’elle ferme ses autres gazoducs approvisionnant l’Europe.

La dernière fois que le gazoduc a été fermé pour maintenance, les Russes ont rétabli le flux de gaz, mais dans une bien moindre mesure, rappelle les analystes.

En l’espace d’une semaine, les prix du gaz ont décollé de 25,7%, les hausses mensuelles et annuelles s’établissant désormais à plus de 56% et 563%, respectivement.

On prédit une situation énergétique « extrêmement difficile » en Europe cet hiver, arguant que la Russie pourrait jouer « le tout pour le tout » en faisant encore baisser les exportations de gaz naturel, en particulier à « chaque fois que les prévisions météorologiques seront vraiment froides ».

Dans ce contexte, certains analystes ne se montrent guère hésitants, « la récession en Europe est une certitude ». Aux États-Unis aussi, le gaz naturel flambe et son prix montait encore mardi à 9,915 dollars par million de British thermal unit (BTU), unité de mesure anglo-saxonne. Lundi dernier, il s’était hissé à 9,982 dollars/BTU, une première depuis 14 ans.

En comparaison des prix extrêmes du gaz naturel et de l’électricité en Europe, le brut semble désormais « exceptionnellement bon marché.

Après avoir plongé en début de journée lundi, les cours se sont néanmoins redressés, repartant à la hausse ce mardi, à la faveur de déclarations, à l’agence Bloomberg, du ministre saoudien de l’Energie Abdulaziz ben Salmane.

Le responsable a estimé que la volatilité actuelle du marché du pétrole et la baisse des cours, qui intègrent de façon prématurée, selon lui, un ralentissement économique marqué, pourraient justifier une baisse de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+).

Ce mardi, le Brent de la mer du Nord se négociait à 97,01 dollars, en hausse de 0,58%.

Cependant, des experts estiment qu’une baisse de production de l’OPEP ne suffirait pas à redresser nettement les prix de l’or noir, car « l’Europe est sur la voie de la récession et l’impact économique va se ressentir à travers le monde » et peser sur la demande, et donc sur les cours.