Manque de moyens dans les hôpitaux : La hantise des médecins

Les spécialistes de la santé en Algérie sont unanimes, la situation épidémiologique dans le pays est alarmante. Les places d’hospitalisation sont rares et le manque de moyens rend très difficile le travail des équipes médicales qui tentent de gérer les flux de malades et le nombre grandissant de cas graves.
Dans plusieurs villes du pays, notamment Alger, les hôpitaux sont submergés, en grande partie à cause du variant Delta, qui se propage rapidement provoquant chez bon nombre de patients une désaturation nécessitant une prise en charge rapide dans les unités de soins intensifs, saturées depuis des semaines.
Le professeur Yacine Kheloui, pneumologue à l’hôpital de Blida explique sur une vidéo relayée sur les réseaux sociaux que le circuit central d’oxygène dans les services d’hospitalisation ne suffit plus, car il y a beaucoup de malades qui nécessitent des doses supplémentaires d’oxygène, pouvant arriver jusqu’à 50 et 60 litres par minute.
En dépit de la petite quantité de tests PCR réalisée dans les hôpitaux, Pr Kheloui a appelé les autorités compétentes à donner les vrais chiffres qui reflètent la réalité de la situation épidémiologique dans le pays, pour une reprise de conscience citoyenne qui permettra au système de santé national de souffler.
«On sait qu’on ne fait pas beaucoup de tests PCR et pas tous les jours, par conséquent le nombre des contaminations réel est plus élevé », affirme le spécialiste, expliquant que faire part de la réalité de la situation permettra d’éviter le relâchement de la population, qui agit selon les chiffres communiqués par les autorités.
En appelant les autorités à trouver une solution pour le manque de lits d’hospitalisation dans les structures de santé publiques, Pr Khaloui a insisté sur l’importance des mesures d’hygiène et de distanciation qui ont un effet immédiat sur la transmission du virus.
De son côté, Dr Omar Belabaci pneumologue, a estimé qu’il est de la responsabilité du ministère de la santé de trouver des solutions aux problèmes que rencontrent les professionnels de la santé pour une meilleure prise en charge des malades et surtout de mettre en place une stratégie de gestion et de rationalisation d’oxygène, vital pour une grande partie des malades atteints de covid-19.
Le manque d’oxygène a même impacté le travail des sociétés privées de transport de malades, qui se retrouvent entre le marteau du manque de places dans les hôpitaux et
l’enclume des réserves limitées d’oxygène dont ils disposent pour transporter leurs malades. Ces sociétés paramédicales exigent maintenant de leurs clients atteints de coronavirus, une attestation d’admission à l’hôpital pour effectuer l’évacuation.
«On a perdu plusieurs patients dans l’ambulance après l’épuisement des bouteilles d’oxygène, car on leur a pas trouvé de place libre dans les structures de santé de toute la capitale», raconte Sohaib, ambulancier privé, soulignant que trouver une place dans un hôpital actuellement dans l’algérois « est un véritable exploit ».
Rencontré avec ce même ambulancier, Mourad a expliqué au Jeune indépendant qu’après une bataille pour trouver une place pour hospitaliser son frère âgé de 38 ans, à l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine de Bab El Oued (Maillot), ils lui ont demandé de ramener de l’oxygène, car l’hôpital en manque cruellement.
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