Manœuvres militaires au Maroc: l’armée israélienne aux frontières de l’Algérie
Des soldats de l’armée israélienne appartenant au bataillon Golani réputé pour ses massacres de civils Palestiniens et son agression de 2006 au Liban, participent pour la première fois et de manière directe manœuvres militaires «African Lion 2023», qui ont débuté ce mardi au Maroc.
La participation de soldats israéliens à un exercice militaire sur le sol marocain est le résultat de l’intensification de la coopération militaire de après la normalisation des relations entre l’entité sioniste et le makhzen en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham.
Ces 19 e manœuvres, auxquelles prennent part près de 8000 soldats de 18 pays, se dérouleront probablement, pour la dernière fois au Maroc. Des membres de la commission des forces armées du Sénat américain ont exigé du Pentagone d’étudier la diversification, la rotation et la recherche de lieux alternatifs pour les prochaines éditions du plus grand exercice militaire en Afrique même si quelques modules pratiques pourraient éventuellement se tenir, dans un cadre dérogatoire, sur le territoire du Maroc, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.
L’armée sioniste a indiqué dans un communiqué qu’«une délégation de 12 soldats et commandants du Bataillon de reconnaissance Golani a quitté dimanche (Israël) pour l’exercice ‘African Lion 2023’ au Maroc», précisant que «c’est la première fois que l’armée israélienne prend une part active à ces manœuvres internationales sur le sol marocain». Le bataillon Golani est une «unité d’infanterie d’élite», engagée régulièrement dans des opérations d’assassinat dans les territoires occupés palestiniens.
«Pendant les deux prochaines semaines, nos soldats vont se concentrer sur un entraînement dans différentes situations de combat qui combinent guérilla urbaine et guerre souterraine, et qui se conclura par un exercice conjoint pour toutes les armées participantes», détaille le communiqué militaire de l’armée sioniste.
Notant qu’Israël avait déjà participé à «African Lion» l’an dernier mais seulement au niveau des observateurs militaires internationaux, sans déployer de soldats sur le terrain.
Le Makhzen a accéléré la cadence de sa coopération militaire, sécuritaire, commerciale et touristique avec Israël, depuis la normalisation de leurs relations dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington. En contrepartie, Rabat a obtenu de Washington la reconnaissance unilatérale de la «souveraineté marocaine» sur le territoire du Sahara occidental.
L’échange des visites entre officiels marocains et israéliens s’est notamment intensifié ces derniers mois, après la ministre israélienne des Transports Miri Regev, le président de la Knesset Amir Ohana est attendu aujourd’hui à Rabat pour une visite officielle, la première par un chef du parlement israélien, à l’invitation de son homologue Rachid Talbi El Alami. Amir Ohana, ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure et membre du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, est d’origine marocaine.
Toutefois, le rapprochement tous azimuts entre ces deux pays alliés se heurte au refus de la population marocaine au plan de normalisation, enclenché par le palais royal, en multipliant les actions de protestation pour soutenir la cause palestinienne.